Ce jour-là, il n'y a pas grand-monde à la piscine. C'est bizarre, on n'est pas en vacances, ni férié...
J'attrape l'échelle et une aquagymeuse déjà dans l'eau me dit: "Attention! Interdit de couiner." Hein?
Le premier pied dans l'eau m'explique tout de suite que non, on va pas rentrer dans le calme dans l'eau. Parce qu'elle est ge-lée. Ouaaaaah, poutargue de poutargue, ce qu'elle est froide!
L'aquagymeuse ajoute, taquine: "On ne gémit pas, on ne frissonne pas, on ne s'exclame pas, on ne jure pas!"
-Très bien. Alors... je vais chanter. I don't care if the sun don't shine..." (ne me demandez pas pourquoi c'est un souvenir de "Priscilla folle du désert" qui a choisi de se manifester, si je le savais, je le saurais).
La nuit précédente, le chauffage est tombé en panne. Je bredouille les paroles dont je me souviens, invoque les dieux de tous les panthéons et les esprits des youtubeuses fitness à mon secours, dernier échelon et hop...
Houlàlààààà, céfrwa, céfrwa, céfrwa!
Je me place à ma place et je vois à l'autre bout du bassin une dame, une autre aquagymeuse, cramponnée à l'échelle, de l'eau jusqu'aux genoux. Oh, vous êtes déjà arrivée jusque-là, madame, n'abandonnez pas maintenant! Elle voit que je la vois, alors je décide de l'encourager: "Alleeeeeez! Alleeeeeeeez!" avec mouvements de bras dignes de pom-pom girls

Le coach se montre particulièrement sadique attentif à nous dépenser pour compenser la fraîcheur de l'eau. Il termine son cours et je vais vers l'échelle.
Tiens, y a la dame accrochée à l'échelle qui vient vers moi.
"Je voulais vous remercier de m'avoir encouragée tout à l'heure. J'étais sur le point de sortir, mais grâce à vous, j'ai pu faire le cours.
-Ah ben euuuuh... de rien..."
Après la première seconde d'étonnement, je l'ai complimentée (par télépathie) sur sa choupitude et suis sortie de l'eau.
Parfois, il se passe des choses anodines et attendrissantes dans les salles de sport
