Questions d'allié.e.s

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Merlu
Localisation : Devant ton nez
Pronoms : il

Tu veux t'engager dans une cause qui ne te concerne pas, mais tu ne sais pas comment faire ? Tu as peur de commettre des impairs ? Tu te poses des questions sur ce rôle que tu veux jouer ?
Viens en parler ici.

En tant qu'autiste, je peux déjà répondre pour la psychophobie.

1) Si une personne vous parle de sa/ses neuroatypie(s) et/ou de ses éventuelles comorbidités, croyez-la sur parole, même si elle ne correspond pas à l'image que vous en avez. C'est très difficile (voire dangereux) de s'ouvrir sur sa santé mentale, la personne s'est très certainement bien renseignée sur le sujet, a probablement un diagnostic (souvent avec beaucoup d'errance) et a sans doute dû elle-même déconstruire sa propre psychophobie intériorisée, les chances que ce soit une affabulation sont donc proches de zéro.

2) Une même neuroatypie peut se manifester différemment d'une personne à l'autre, bien plus que ne veulent le montrer les représentations médiatiques. Renseignez-vous bien sur la façon dont elle se manifeste auprès des personnes neuroatypiques de votre entourage afin de vous comporter avec elle de manière adéquate.

3) Déconstruisez votre peur. La neuroatypie ne rend pas les personnes concernées plus dangereuses, elles sont au contraire plus souvent victimes à cause justement de cette idée reçue encore trop exploitée par le cinéma.

4) Ne lui proposez pas de "remèdes". Même si ça part d'une bonne intention, évitez à tout prix. Les personnes concernées sauront forcément mieux que vous comment gérer leur neuroatypie, à fortiori si vous n'êtes pas psy. Et concernant votre remède: soit elle l'utilise déjà, soit elle l'a déjà utilisé sans que ça n'aie marché, soit elle n'a aucune raison de l'utiliser car il n'a aucune pertinence par rapport à sa neuroatypie, qui d'ailleurs n'a pas forcément besoin d'être "soignée".

5) Ne vous formalisez pas sur ses attitudes. N'attendez pas d'elle qu'elle se comporte comme une personne neurotypique, sinon vous la mettrez dans une grande détresse psychologique. Pour prendre mon exemple, j'ai un besoin vital de m'isoler totalement de façon régulière, sinon je me sens mal, j'attends donc que vous me laissiez faire sans m'en faire le reproche.

6) Bannissez les insultes psychophobes de votre vocabulaire. Si vous tenez absolument à insulter l'intelligence de quelqu'un, inspirez-vous plutôt du Capitaine Haddock, vous éviterez ainsi de faire des victimes collatérales.

Ceci fait, j'ai moi-même 2 interrogations:

1) Comment gérer ma souffrance par empathie ? Je prends souvent toujours les choses à coeur, y compris quand ça ne me concerne pas. Par exemple si une amie me confie une agression sexuelle, il y a une probabilité de 100% pour que les larmes me montent, mais d'un autre côté, je me sentirais mal de lui imposer une détresse émotionnelle qu'elle pourrait juger mal placée, j'aimerais donc savoir comment y faire face.

2) Jusqu'où puis-je aller pour contredire des propos x-phobes et x-istes ? Intuitivement, je me dis que ça pourrait épargner de l'énergie (déjà bien affaiblie par leur propre vécu) aux personnes concernées, mais en même temps, j'ai peur de dire des bêtises en m'aventurant sur un sujet que je ne maîtrise pas du fait de mon statut de non-concerné. Comment éviter cet écueil ?
Si ton tonton tond un chasseur sachant chasser sans son chien, les chaussettes de l'archiduchesse se dépetibotdebeurreriseront.
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