En parcourant la (très excellente) BD de Sophie Labelle (une militante trans), je suis tombé sur une planche qui m'a semblé particulièrement intéressante.
Elle relate les confessions d'un cyberharceleur repenti. Il expliquait qu'il participait à des harcèlements en meute parce que ladite meute l'avait convaincu que c'était une forme d'humour que seule l'élite avait l'intelligence de comprendre, ce qui lui boostait l'égo. Le déclic, c'est quand il a appris que la soeur de son meilleur ami faisait partie du genre de personnes qu'il prennent habituellement pour cible, c'est son attachement émotionnel envers lui, et par extension envers les proches de ce dernier qui lui a permis cette prise de conscience et poussé à arrêter.
Jusqu'ici, je croyais que le harcèlement "pour rire" était juste une excuse bidon, alors qu'en fait, dans le lot, il y en a qui croient sincèrement que c'est un humour d'initié. ça m'évoque de façon troublante les techniques d'endoctrinement des dérives sectaires: exploitation les failles narcissiques et invalidation à la racine des discours opposés. C'est effrayant de voir à quel point le manque de confiance en soi peut mener à commettre les pires horreurs.
Edit: la planche en question.
Si ton tonton tond un chasseur sachant chasser sans son chien, les chaussettes de l'archiduchesse se dépetibotdebeurreriseront.