@Izanami je partage bien que mes précédents messages ne le laissaient pas paraître beaucoup de tes points de vue. J'ai aussi des amis qui ne travaillent pas "au sens du salariat" parce qu'ils ont d'autres projets, associatifs, artistiques etc... (Et dans mon message j'ai bien dit pour élever des enfants ou autres projets )... Et qui vivent dans une démarche de décroissance, d'autosuffisance, avec des jardins, de l'auto construction etc... Je trouve cette démarche intéressante.
Et bien entendu, je ne pense pas que les aides suffisent à vivre une vie fastueuse.
Le côté "je n'ai pas envie de travailler" me semble un peu facile... C'est plus intéressant de dire "j'ai envie de monter d'autres projets incompatibles avec le monde du travail, le monde tel qu'il est en général" Ou alors de dire "je ne me sens pas capable de travailler, j'en ai peur, je n'ai pas l'énergie". Dans ces deux cas, il y a soit une démarche dynamique, soit un penchant dépressif (que je ne condamne pas, mais alors là il ne s'agit plus d'une envie, mais d'un état) qui vienne expliquer pourquoi cette décision de ne pas travailler.
Le côté de se reposer sur ses proches me semble quand même relever d'une forme d'inertie qui fait porter à d'autres la responsabilité de sa propre inactivité.
Je pense que je réagirais autrement si mon enfant m'annonçait qu'il ne souhaitait pas entrer dans le monde du travail selon qu'il :
- monte un projet artistique/humanitaire/personnel qui nécessite une coupure d'un ou deux ans
- cherche sa voie/ est jeune/se sent un peu perdu
- décide d'un mode de vie alternatif sans rien me demander, du coup, en assumant le coût et la frugalité de sa vie, après des recherches et une volonté de couper avec le capitalisme.
- me dise qu'il a pas envie de travailler, vive chez moi, trouve cela tout à fait acceptable et me demande de l'argent pour ses loisirs.
- soit dans un état pathologique (phobie sociale, toc, dépression) qui nécessite mes soins, ma patience, mon soutien, et bien sûr ma prise en charge matérielle.
Il y a plein de raisons de ne pas travailler mais elles ne sont pas toutes équivalentes, et mon regard n'est pas du tout le même en fonction des démarches. J'ai quelqu'un de très proche, qui vit au RSA, dans une très grande précarité, c'est à la fois un choix et un non choix, parce qu'elle fait plein de choses artistiques à côté et c'est carrément injuste qu'elle puisse pas en vivre alors que d'autres brassent des sommes avec des métiers "à la con". Il y a donc une forme de liberté à double tranchant. (Et elle est obligée aussi d'avoir recours à ses parents pour subvenir aux mois creux). En tant que parent je pense que tu ne dis jamais non, tu veux que ton enfant vive décemment. Moi si elle me taxait, je dirais non. (Enfin Oui si j'étais sa mère je pense)...
@Armus je crois surtout comme toi que ce n'est pratiquement jamais un réel choix (sauf dans les communautés auto-suffisantes) mais souvent le résultat d'une inadaptation sociale. Et cela je l'entends, je le respecte même. Comment être vraiment "adapté" à ce monde de "fous". Un mec carriériste qui bosse 15h/jour me fait bien plus flipper et je m'en sens bien plus loin que du mec qui se sent incapable de bosser. Mais se sentir inapte et dire " Je n'ai pas envie" sont deux différentes et ce que j'estime dans ma proche qui ne travaille pas est qu'elle dise "mais quand bien même je voudrais, je ne le pourrais pas, c'est peut-être pour ça que je ne veux plus." Elle a conscience que son monde à elle est loin du monde "normé", " Codé", régi par l'argent. L'important c'est pas l'activité salariée, c'est le projet.
C'est pour ça que j'étais pour le revenu universel... Pour pouvoir donner du temps et laisser la liberté à chacun de trouver quelque chose dans quoi s'épanouir, même si cela ne produit pas de richesse (surtout, même).
Je pense que le message initial était un peu provoc, et ma réponse l'était aussi un peu.