@Iscambe J'ai eu BEAUCOUP de mal à quitter mon ex copain qui n'était pourtant pas toxique, juste assez immature et un peu paumé. Comme pour toi il y avait un contexte qui n'aidait pas : il se cherchait professionnellement en plus d'être assez fragile psychologiquement et pendant plusieurs années, il était toujours dans une phase de "transition", constamment à attendre que ça aille mieux : qu'il ait terminé telle formation, qu'il ait trouvé du travail dans tel domaine, qu'il ait eu tel diplôme... Je me disais que je ne pouvais pas le quitter en le laissant sans rien, surtout que je l'avais encouragé à reprendre ses études et que j'avais accepté d'assumer le plus gros de la charge financière de notre foyer. Donc quand il me disait que si je le quittais il allait se retrouver sans rien je me sentais responsable, et dans un sens je l'étais un peu. Comme toi ça allait à l'encontre de mes valeurs de le quitter dans des conditions et comme à côté de ça c'était un garçon plutôt gentil et avec qui je passais aussi de bons moments, je suis restée avec lui longtemps alors que je n'avais plus de sentiments.
Le truc, c'est que je pense que même si ce n'était pas par intention consciente de profiter de moi, il sentait que j'étais là pour le soutenir et il en profitait dans un sens. Par exemple il n'était pas très motivé à trouver du travail parce qu'après des années de boulots alimentaires il voulait quelque chose qui lui plaisait et je le soutenais sur le principe. Mais quand on a commencé à être en difficulté financière à cause de cette situation, sa réaction n'a pas été de chercher un boulot pour quelques mois le temps de renflouer les caisses mais de demander de l'argent à sa mère. Pour ensuite, quand je lui parlais de rupture, être très abattu parce qu'il allait se retrouver au RSA et ne savait pas comment il allait s'en sortir (je comprends que ça soit inquiétant, mais ça avait l'air de lui faire plus peur que de me perdre, ce qui était un peu blessant).
Finalement, j'ai réussi à le quitter à un moment propice, quand il avait retrouvé du boulot, mais on parlait de séparation depuis plusieurs mois et je pense qu'il s'est activé à chercher parce qu'il sentait le vent tourner. Et j'ai du gérer une grosse partie des aspects logistiques de la rupture parce qu'il n'était pas capable de les assumer seul (il a gardé la maison dont le bail était a mon nom et pour laquelle j'avais payé une caution, j'ai récupéré les chats parce qu'il ne s'en occupait pas bien...). Malgré ces contraintes et alors même que ce n'était pas un gars toxique (malgré ce portrait assez peu flatteur), ça a été un vrai soulagement de le quitter et finalement, même si la transition a été un peu compliquée pour lui, j'en avais vraiment besoin. Maintenant, pour avoir été dans la même situation, je comprends vraiment tes réticences et tes hésitations, mais vu tout ce que tu nous racontes sur lui, tu ne seras pas une mauvaise personne si tu le quittes. Et ça te rendra une liberté que tu mérites amplement !