Merci à toustes pour vos réponses !
@Significant Otter C'est très précieux d'avoir votre expérience, merci ! Je serai curieuse de savoir, si tu es d'accord d'en parler, comment vous vivez le fait d'être une famille queer dans un environnement hétéronormatif ? Est-ce que vous êtes entouré-e-s d'une communauté de parents queer ou plutôt hétérosexuels ? Est-ce que vos enfants posent des questions à ce sujet ? (mais j'ai l'impression qu'ils sont encore petits donc peut-être pas encore !)
@Sim Je trouve qu'effectivement c'est hyper cohérent que tu puisses discuter ici des enjeux similaires ! Je serai curieuse de savoir comment tu vis le choix du donneur et la parentalité solo

(c'est aussi une option que j'ai en tête).
Du coup j'investis ce sujet pour parler de mes propres réflexions !
J'ai plein de questions en tête en ce moment.
Le timing / le couple
Donc, comme je le disais, on vient de fêter nos un an avec mon amoureuse. Notre relation est super belle et joyeuse, et la question des enfants est venue très tôt, quand je sentais que je commençais à m'attacher ; je lui ai dit que c'était très important pour moi d'être mère, et que je ne pouvais pas imaginer ma vie sans.
Ma copine n'est pas sûre de vouloir des enfants mais on en parle régulièrement, et elle se renseigne, écoute des podcasts, etc. Ce qui est déjà super agréable, car mon ex lui ne savait pas mais refusait d'y réfléchir ou d'en discuter. Même si j'ai la crainte souterraine de réitérer la même situation (attendre, penser que ça va changer alors que non) cette fois j'ai dès le début de notre relation été claire sur le fait que c'était un désir très fort chez moi et ma condition pour m'engager. Bon de fait, même si elle n'est pas sûre de ce qu'elle veut, on est déjà super engagées, très amoureuses, on va bientôt vivre ensemble ...
Ça fait seulement 1 an, donc je fais en sorte de ne pas lui mettre la pression, je trouve que c'est beaucoup de charge pour un début de relation. Mais en même temps, le fait d'avoir 31 ans et pas d'horizon concret de début de projet enfant me fait peur ; les délais PMA sont d'au moins 2 ans donc ça repousse à loin. Concrètement, j'ai encore du temps ; mais comme j'ai toujours voulu un enfant jeune, ça me travaille quand même. Et puis il y a toujours la question : et si j'attendais et qu'en fait sa reponse était non?
Dans cette optique, j'envisage de faire congeler mes ovocytes. Une de mes amies va les faire congeler dans un CECOS où les délais d'attente sont assez courts ; on a donc décidé de le faire ensemble. En même temps, cette démarche a l'air douloureuse et compliquée : et je n'ai jamais été anesthesiée ou opérée de ma vie donc c'est quelque chose qui me fait peur ... Surtout si c'est pour finalement ne pas les utiliser. Dilemme actuel donc.
Place du donneur
Si on avait un enfant, je le porterai car ma copine a beaucoup de phobies médicales. C'est quelque chose dans lequel je me suis toujours projetée donc ça tombe bien.
Cependant, je me rends compte que j'ai du mal à déconstruire certaines images, certains fantasmes. Je ne sais pas si c'est le fait d'avoir longtemps été avec un homme, ou juste le fait de vivre dans une société hétéronormée, mais c'est tout un travail pour moi de déconstruire certaines idées, même si j'en ai honte. Du coup je partage ces craintes, même si je suis gênée de les dire.
Ma peur principale c'est celle du donneur. Ayant grandi avec l'absence d'un père (que je connaissais mais qui me rejetait) j'ai très peur de faire vivre ça à mon enfant. Je projette une souffrance possible d'une absence. Dans l'idéal, je me projetais dans un don d'un donneur connu, qui pourrait avoir un autre rôle que celui de père (parrain par exemple). Avec l'envie qu'il n'y ait pas de manque, mais une famille plus élargie, plus d'amour. Mais en réalité, ni ma copine ni moi n'avons d'ami proche en capacité de faire un don, ou que nous envisagerions pour cela. En plus, ça pose des questions de confiance (il ne faudrait pas que cet homme reconnaisse l'enfant) et complique les démarches pour que ma copine soit reconnue en tant que co-parente. Elle est plutôt, de toute façon, défavorable à cette option.
Je sais qu'un enfant n'a pas besoin d'un père pour être heureux (ou de tous ses parents biologiques), mais j'ai peur de projeter mes propres traumas sur l'enfant et de lui "transférer" cette tristesse. Je ne sais pas si ça fait sens ?
@Kettricken ton message me rassure dans l'exemple que tu donnes de ton amie !
je crois que je manque aussi beaucoup de références, de modèles. J'ai voulu voir une série sur un couple de femmes qui ont un enfant, sur Arte, mais
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. Ça m'a démoralisée — j'aimerais trouver des images positives, des choses auxquelles je peux m'identifier.
La méthode
J'avais envisagé la méthode ROPA, car je crois que j'aimerais bien que cet enfant puisse être "un peu de nous deux". Mais :
- ça coûte extrêmement cher
- ma copine a des phobies médicales de type peur des piqûres donc inenvisagable.
On part plutôt sur l'idée d'un parcours en France, donc, remboursé par la sécu, avec un donneur choisi par l'hôpital. Ça me va bien car j'avoue que l'idée de choisir un donneur sur catalogue me paraît vertigineuse. Par contre je pense que les délais dans ma ville sont très longs.
Je regarde des vidéos (notamment celles de Kelly et Mareva) et ça me permet de me projeter un peu plus.