éco-anxiété: parlons-en

Répondre
Avatar du membre
Merlu
Localisation : Devant ton nez
Pronoms : il

La crise écologique te stresse ? Tu fuis les actualités pour esquiver les nouvelles accablantes sur l'environnement ? Tes projets de vie sont guidés par la perspective d'une rapide déterioration de la situation ? Viens en discuter ici.

J'ai toujours été de nature très anxieuse, et mes parents m'ont très tôt sensibilisé à l'écologie, j'étais donc un éco-anxieux avant la lettre, à contre-courant de ma mère plutôt stoïcienne. Pour contrer cela, je faisais un intense lobbying envers mes proches pour les "petits gestes", avec des résultats...disons...assez variables. Mais le temps passant, mon enthousiasme s'est émoussé à mesure que la situation se dégradait. Je me suis mis à avoir une pointe de stress à chaque fois que j'étais confronté directement au problème (notamment les étés anormalement chauds) ou bien, je m'enfermais dans le déni (par exemple en restant cloîtré chez moi rideaux fermés pour ne pas voir que la météo est anormale). à présent, il est devenu pratiquement impossible de fermer les yeux si on est un tant soit peu de bonne foi. J'ai tellement peur de ce qu'on va probablement subir dans un futur plus ou moins proche et je n'arrive pas à adhérer aux notes d'espoir que certain.e.s activistes tentent d'insuffler car elles ont systématiquement de sérieux angles morts (le plus souvent les facteurs de pollution autre que le climat ou le climat politique). J'en viens presque à souhaiter un cataclysme à la armaggeddon tant cette impression d'agonie lente et douloureuse est une torture psychologique.
Ceinture noire de cas raté.

Si ton tonton tond un chasseur sachant chasser sans son chien, les chaussettes de l'archiduchesse se dépetibotdebeurreriseront.

J'ai déjà essayé de dépasser mon handicap, mais il est plus rapide que moi.
Avatar du membre
Carlawn

Alors personnellement, j'ai eu des phases d'éco-anxiété où j'étais très en colère face aux politiques qui ne font pas grand chose et ont une vision très à court terme. Ma solution a été d'éviter de regarder les infos, de diminuer les réseaux sociaux car je me rendais bien compte que stresser ne m'apportait rien de bon et ressasser les pensées négatives m'empêchait de passer à l'action et de chercher des solutions à mon échelle. Me concentrer sur les choses et les personnes que j'aime, et sur lesquelles je peux avoir un impact, c'est très important pour moi.

Je pense que beaucoup de monde aimerait faire quelque chose pour le climat mais on est face à un système qui bride nos imaginaires et veut nous faire penser qu'il n'y a pas d'autres alternatives que la soit disant "croissance verte". Personnellement, je ne pense pas que la croissance puisse être infinie dans un monde où les ressources sont limitées. En fait, il faudrait un gros électro choc mondiale pour faire évoluer nos croyances mais je ne pense pas que cela arrivera de mon vivant et il sera peut-etre trop tard...

A mon échelle, j'essaye de me concentrer sur le positif. Je n'ai pas d'enfants donc j'ai un peu du mal à me projeter sur comment le monde sera dans 50 ou 60 ans. Je bosse avec des enfants et je ne peux pas m'empêcher d'avoir de la peine pour eux. Est-ce qu'un monde avec des étés à 45 degrés est vraiment vivable ?
J'ai beaucoup changé mon rapport à la consommation et à la nourriture ces dernières années (je n'achète presque que de la seconde main et je suis vegan), mais j'ai bien conscience que ça m'a pris du temps pour en arriver là et que je suis méga privilégiée à la base. Tout le monde n'a pas le luxe de pouvoir déconstruire ces choses là quand on doit d'abord lutter pour sa propre survie.
Avatar du membre
Albert

Ce matin je lisais cet article https://www.lemonde.fr/chaleur-humaine/ ... 25299.html qui parle des conditions climatiques dans de grandes villes (dont la mienne) en 2050, ça me déprime totalement. Il y est décrit des conditions qui rendent difficile le fait d'y habiter, et j'ai vraiment du mal à me projeter sur qui vivra là et quelles entreprises resteraient implantés là. Je sais qu'il y a déjà dans le monde où les conditions climatiques sont aussi élevées, mais je n'arrive pas à me projeter sur cet avenir là. Et plus prosaïquement, en quoi est ce pertinent de s'endetter 20 ans pour acheter un logement dans ces villes, pour être propriétaire dans un endroit où personne ne voudrait vivre, en tous cas pas moi ? J'ai l'impression que personne ne se pose ces questions autour de moi, mais en terme d'immobilier, 25 ans c'est super proche je trouve.
Répondre