Faire la paix avec les bestioles

Avatar du membre
Myrmeleo
Pronoms : Il/Iel + mascu

Bonjour, je commence ce sujet par une petite histoire perso récente, qui m'a inspiré la réflexion qui suivra et qui est à l'origine de ce post.

La petite histoire
Seuls les utilisateurs enregistrés peuvent voir ce contenu.


Par hasard peu de temps après j'ai conseillé quelqu'un sur un groupe d'entomologie à propos de mites alimentaires. Et je me suis dit qu'en fait, c'était un peu pareil avec ces insectes-là. Ils viennent, ils pondent mais ensuite si on ne leur laisse pas un sachet de nourriture non-protégé, ils ne restent pas. Au pire si on craint l'invasion, on peut trouver le sac contaminé et aller le déposer quelque part dehors pour que la petite famille termine sa métamorphose, plutôt que de tout jeter et donc de condamner toutes les larves.
Si on pousse la réflexion jusqu'au bout, on pourrait même dire qu'une fois qu'elles sont parties, la nourriture est toujours consommable, les mites ne la rendent pas toxique. La barrière est psychologique et non sanitaire.

Alors ça ne fonctionne pas avec tout. Les punaises de lit par exemple ça reste à l'infini si on ne les élimine pas malheureusement. Mais je me dis qu'il y a plein de situations où on a le réflexe panique - dégoût - destruction et que c'est finalement beaucoup de stress et d'énergie pour rater une occasion de contribuer à la biodiversité. C'est si ancré de bousiller les bestioles qui s'invitent quelque part qu'on n'y a a pas forcément réfléchi. Souvent on se pose la question pour les araignées mais c'est un peu tout. 

Je poursuis ma réflexion en essayant de me montrer plus acceptant et coopératif avec les animaux qui viennent chez moi. J'essaie de mieux prendre en compte leur perspective et ça m'aide à ne pas en avoir peur.
(Ca je le faisais déjà mais moins. J'ai l'habitude de prendre en compte l'attrait des insectes pour la lumière ou l'ombre selon l'espèce. Pour éviter qu'une mouche vienne me chatouiller la nuit par exemple, je laisse une lampe éloignée allumée le temps de me préparer à dormir et je vais l'éteindre juste avant de me coucher. Ainsi l'animal reste généralement là où il est. J'utilise la lumière pour pousser les insectes à se déplacer là où je veux les diriger ou à rester tranquilles. Et pour diriger un animal plus rapide comme un frelon, j'avance avec un vêtement sombre devant moi pour que ce soit moins intéressant que la fenêtre.)
(Si quelqu'un se pose la question, ça ne sert à rien avec des arachnides (araignées et scorpions), ce ne sont pas des animaux intéressés par la lumière, plutôt par l'obscurité mais ils réagissent surtout aux vibrations, il essaient de se mettre à l'abri de nous grands et terrifants bipèdes.)

Pour moi ça s'inscrit dans une démarche d'adaptation à l'autre. Plutôt que de se dire qu'une bête est pénible, s'intéresser à ce qui fait qu'elle vient et agir en conséquence (ce qui peut vouloir dire ne rien faire).

Une dernière mini histoire
Seuls les utilisateurs enregistrés peuvent voir ce contenu.


Est-ce que ma démarche parle à des gens ici ? Est-ce que quelqu'un a déjà essayé ce genre de coopération ? Ou peut-être n'y aviez-vous pas pensé mais que la réflexion aura pu vous intéresser ?

Merci de m'avoir lu en tous cas, bonne journée ! 
Avatar du membre
Portnawak

Franchement ça va dépendre du nombre d'insectes. S'ils sont 2 ou 3 ça ne me gêne pas, même si les mouches qui tournent en rond autour de mon plafonnier me font soupirer. Mais s'il y en a beaucoup je ne supporte pas, ça me stresse même si je sais que ce n'est pas dangereux (je parle de l'intérieur de mon appart, dehors ils font ce qu'ils veulent).
Avatar du membre
Myrmeleo
Pronoms : Il/Iel + mascu

Je ne sais pas si ce sujet va prendre mais j'ai envie de poursuivre ma petite aventure réflexive.

Mais d'abord je précise ce qui concerne le stress. Parce qu'évidemment si on tient tant à expulser les animaux de chez nous, c'est parce qu'en général tant que ce n'est pas fait ça nous inquiète. Ayant une longue histoire commune avec mes amies les phobies et l'anxieté, c'est bien clair pour moi. Connaître le mode de vie des punaises ne m'a pas empêché de stresser pendant des heures une nuit parce que je n'arrivais pas à en chasser une (elles aiment la lumière alors la nuit, difficile de les convaincre d'aller dehors !).

Voici ma démarche par rapport à tout ça. D'abord, je distingue mes émotions, qui sont toujours légitimes comme toute émotion, de ce à quoi elles répondent, qui n'est pas forcément fonctionnel. Dans mon exemple, la peur de cette punaise verte était probablement le résultat combiné d'un conditionnement (on apprend à réagir avec peur aux insectes en voyant d'autres personnes faire de même plus jeune) et d'une tendance à craindre ce qui perturbe le contrôle de mon quotidien (je ne sais pas où elle pourrait aller, est-ce que je peux tomber dessus par hasard, est-ce qu'elle pourrait me toucher...). Réagir vivement à cette punaise va donc plutôt alimenter mon problème que le résoudre : j'accentue le conditionnement, favorisant une peur ultérieure d'autres insectes, et je confirme ma règle anxieuse selon laquelle il me faudrait un environnement hyper stable et prévisible à tout instant pour aller bien. Le fait est que j'aurais passé une bien meilleure nuit si j'avais pu me dire "tant pis je verrai demain" et que ça m'aurait aussi aidé à long terme (affaiblissement de la peur des bêtes et de la perte de contrôle).

Alors j'apprends à viser ça comme objectif, la paix avec les bêtes pour une meilleure vie. Je ne me maltraite pas, si j'ai peur j'ai peur et c'est respectable, si c'est trop aujourd'hui tant pis ce ne sera pas le comportement que j'aurais voulu. Mais j'essaie petit à petit de voir ce petit monde autrement. Je saisis les occasions de regarder les petits animaux lorsque ça ne me fait pas trop peur (derrière une vitre par exemple) pour habituer mon cerveau à réagir calmement à leur vue, j'essaie d'aller un petit peu plus loin dans mes efforts à mon rythme. Et je trouve que ça m'aide. Je vis de mieux en mieux des situations qui me stressaient et je trouve même de petits moments agréables à regarder des animaux que je craignais. Les poissons d'argent de ma salle de bain par exemple, ce sont de petits insectes en longueur gris au charisme assez relatif. Avant ils m'inquiétaient parce qu'ils piquent des sprints quand ils se sentent menacés. Maintenant quand j'en vois en allant aux toilettes, j'aime bien les regarder.

-

Maintenant je continue sur ma petite exploration de "comment bien vivre avec les petits animaux du quotidien".

1
Seuls les utilisateurs enregistrés peuvent voir ce contenu.

2
Seuls les utilisateurs enregistrés peuvent voir ce contenu.
Avatar du membre
Nytaas
Pronoms : Elle

Même si je suis loin d'être prête à cohabiter avec toutes les petites bêtes, je trouve ta réflexion très intéressante.
(Et je commente surtout pour te dire que le citron est plutôt efficace sur les piqures de moustiques)
Merci de ne pas citer mes spoilers

Nous sommes aussi indestructibles que nous pensons l'être
Avatar du membre
Léti

@Myrmeleo , merci de nous faire partager ta réflexion sur ce point, et ton cheminement. :happy:
(ouvrons une parenthèse : pour les piqûres de moustiques, pour ma part, je mets dessus du gel d'Aloe Vera, le froid ayant un effet un peu anesthésiant je trouve que cela apaise un peu la démangeaison le temps de penser à autre chose...Bon, ce n'es pas miraculeux non plus, hein, mais c'est un peu efficace tout de même)

J'ai la "chance" de ne pas être trop dérangée par les araignée, d'autant plus qu'elles rendent service (en mangeant entre autres les mouches et moustiques, justement), même si par contre, j'ai un léger dégout pour leurs toiles.
Je n'ai jamais eu à faire face à un scorpion pour de vrai, du coup, je n'ai aucune idée de ma réaction, mais il est certain que je n'irai pas le toucher ! De même, j'ai croisé un petit serpent sur ma terrasse (un orvet, semble-t-il) : j'ai été contente que mon amie le prenne pour le mettre plus loin (il fallait le protéger du chat qui jouait avec, l'idiot), car moi, j'en aurai été incapable ! Mais sans le chat, j'aurais laissé le serpent là, comme un lézard, et cela ne m'aurait pas dérangée plus que cela (en fait, je ne l'aurais probablement même pas vu :facepalm: )

Bref, nous avons tous nos limites avec les bestioles, et je trouve chouette ton envie de les accepter de mieux en mieux et surtout, d'essayer de les comprendre :happy:
Avatar du membre
Fauvette à lunettes
Bébétincelle
Bébétincelle

Je suis (en partie) entomologiste de formation et j'avoue que ça me fait toujours plaisir de voir des messages qui n'appellent pas à l'extermination de la moindre bestiole qui passe !
Cependant, si j'adore observer les insectes et autres invertébrés en extérieur, j'avoue avoir une tolérance moindre pour les insectes d'intérieur, notamment les mouches des fruits (drosophiles) qui s'incrustent chez moi dès les premiers beaux jours et sont assez gênantes : pontes dans la poubelle (et pas juste quelques mouches ni quelques dizaines :panicpea: ), saletés sur les murs, portes, etc., et "nuisance" le soir dès que la lumière est éteinte et que la seule luminosité vient des écrans ou de ma lampe de chevet  :gonk:  (je sévis donc à coup de pièges maison, mais j'essaie d'éviter les insecticides du commerce qui sont des horreurs environnementales et sanitaires :goth: ), et je range tous mes fruits et légumes au frigo pour limiter les dégâts. Idem pour les moustiques, dont les piqûres me gênent énormément, tout comme les taons en randonnées (j'en fais des oedèmes assez impressionnants), mais j'ai découvert un répulsif bio à base d'huile essentielles qui a l'air efficace  :top:

En revanche je suis moins gênée par les fourmis (j'ai une énorme fourmilière sous mon trottoir/immeuble dont les ouvrières repointent le bout de leurs antennes chaque année dans mon salon voire la cuisine), tant qu'il n'y a rien de comestible qui traîne elles finissent généralement par repartir au bout de quelques jours. Et j'ai deux ou trois lépismes (poisson d'argent) à demeure dans la salle de bain, j'adore les voir se carapater quand j'ai l'idée saugrenue d'allumer la lumière en allant aux toilettes en pleine nuit :lol: (en plus il me semble que ça mange la poussière donc c'est tout bénef  :cretin: ), sans parler de mes araignées de compagnie à chaque coin de plinthe : elles sont très discrètes, font leur toile derrière lesdites plinthes (je n'ai pas de pholques, qui font les "toiles tapis" au plafond), et me débarrassent gratuitement des drosophiles et moustiques donc je les laisse vivre leur vie peinardes  :bouquet:
Et j'ai habité dans le sud-est pendant quelques mois il y a longtemps, j'avais également des petits scorpions qui venaient squatter la cage d'escalier en hiver !  :puppyeyes: (il n'y en a jamais eu dans mon studio mais je pense que je les aurais laissés, quitte à vérifier où je mettais les pieds (et l'intérieur de mes chaussures) régulièrement !
Merci de ne pas citer mes spoilers ! ;)
Avatar du membre
Gingerbraid

@Fauvette Quand j'habitais à la montagne, j'avais des petits scorpions chez moi et pareil je les aimais bien XD Ils n'étaient pas dérangeants et je les trouvais plutôt jolis ! Il y avait aussi des scutigères (j'ai appris leur nom là-bas) que je trouvais attachants après une période de "c'est quoi ce truc loufoque", d'autant qu'ils chassaient les moustiques et autres petites bêtes... 
J'ai le même contrat que toi avec les araignées, tant qu'elles bossent elles peuvent rester sous mon toit XD 
Les insectes avec lesquels j'ai plus de mal, c'est les mouches, les moucherons, les sciarides...bref tout ce qui "envahit". Et les moustiques, notamment tigres, même si je commence à m'habituer à eux, après deux mois de piqûres... 
Avatar du membre
Equinoxe

Ici j'ai pas mal de mouches, je suis partagée entre je peux pas y faire grand chose, surtout avec un furet qui mange de la viande crue, à part faire attention qu'elles pondent pas dedans  :non: , et je supporte pas qu'elles me tournent autour et me bzzz dans les oreilles  :stare:
Je mets pas de pièges et j'essaie de les faire sortir régulièrement, mais dès que j'aère j'en ai des nouvelles  :tirelangue:

J'aime bien les araignées par contre donc elles, elles peuvent rester sans soucis, d'autant qu'elles me secondent sur mon problème principal  :cretin:

J'ai pas mal de moucherons aussi à cause du terreau de mes plantes mais je m'en fiche pas mal, à part quand ils viennent tournoyer devant moi pour au final se suicider dans un oeil  :scream:

J'entends gratter, courir et couiner dans mon plafond depuis 2 semaines, ça grignote également mes paquets de farine par le fond et ça c'est no way  :non:
J'ai enfin pu récupérer un piège non léthal, ça fait 4 jours qu'il pose, évidemment je ne trappe rien et je n'entends plus rien depuis  :hesite:

J'ai une poutre qui fait du bruit, je ne sais même pas si c'est à moi de la traiter ou mes proprios, je leur en ai pas encore parlé, ils sont pas hyper concerné déjà par les fuites alors bon  :icon_rolleyes:

Et puis la grande nouvelle: j'ai fait rentrer un lombricomposteur alors que j'aime pas tout ce qui est gluant et d'aspect... vers ou larves  :lunette:
Mais j'ai pas la possibilité d'installer un compost ailleurs et ça me chiffonne plus de remplir ma poubelle d'épluchures que d'avoir ça, j'espère juste qu'ils sortiront pas  :sweatdrop:

ça en fait de la faune chez moi en fait, je me rendais pas compte  :yawn:
Avatar du membre
AprilMayJune
Localisation : j'adore la montagne!
Pronoms : elle + accords féminins

Le problème des mites alimentaires est devenu super concret pour moi: au retour des vacances, on a découvert que les placards de chez mes parents (où je suis pendant une semaine) en étaient plein. On a des dizaines de papillons qui volettent dans la cuisine, et on a du jeter plein de choses. Et bon, les circonstances et la situation font que le problème est géré de manière "classique" et qu'on va tuer les insectes...  Mais ça m'embête en fait... Ce n'est pas une situation agréable pour nous; mais elles, elles ne font que vivre, et je n'aime pas qu'on se retrouve à les tuer juste parce qu'elles dérangent. 

Ce que ça m'aura appris cet événement, c'est surtout quelles sont les choses que je peux faire pour éviter d'avoir une invasion de mites alimentaires. Et je vais mettre ça en place à mon retour chez moi; et j'espère que ça m'empêchera d'avoir un tel souci à l'avenir, ou que si j'en aie un, qu'il soit suffisamment petit et contenu pour être géré de manière moins radicale, sans tuer les insectes. 
Bonjour toi! :gnih: Si tu as besoin d'aide, tu peux demander ici! Pour un bug à rapporter, c'est ici!
Tu peux aller ici pour proposer des idées!
Et si tu as aidé le forum et tu veux un joli badge, tu peux le demander ici!
Avatar du membre
Octavienne

@Myrmeleo Oui, ta réflexion est intéressante et bienveillante envers les espèces les moins aimées. J'ai commencé à avoir la même mais dans une moindre mesure. A savoir, j'ai développé une forme d'affection pour les araignées, sans lesquelles j'aurais probablement beaucoup plus de moucherons et de moustiques dans la maison.
Werber étant passé par là, j'adore observer les pérégrinations des fourmis dans le jardin. MAIS j'ai des réactions épidermiques face à certaines invasions et je pense que pour une personne aussi peu tournée vers les arts ménagers que moi, ça renvoie quand même à une conception minimale de l'hygiène qu'il est difficile d'ignorer. Par exemple, par temps chaud, il m'arrive souvent de trouver une colonne de plusieurs centaines de fourmis en direction d'une croquette pour chat oubliée par terre et ça, c'est vraiment pas possible. Je balaie tout et je le balance dehors, tant pis s'il y a des éclopées en cours de route. :tears:
J'essaie de respecter toutes les formes de vie et d'ailleurs en jardinant je prends soin des vers de terre qui sont tellement utiles. MAIS j'aimerais comprendre, à quoi servent les limaces ? Elles sont dégueulasses, bouffent toutes les pousses de légumes et mes boutures. J'aime bien les escargots parce qu'ils sont mignons avec leur maison sur la tête mais les limaces, je ne peux pas... Tout ça n'est pas très rationnel, j'en ai conscience.
Avatar du membre
Gingerbraid

@AprilMayJune J'ai eu une invasion de mites alimentaires il y a quelques années et la solution radicale avait été, après vidage et nettoyage des placards, de mettre tous les aliments au frigo. Ça faisait un peu bizarre au début (les pâtes par exemple XD) et ça prenait de la place, mais ça avait vraiment bien marché. J'avais attendu un peu avant de me réapproprier les placards, et aujourd'hui encore cela m'arrive de flanquer un paquet de céréales ou de pâtes au frigo si je n'ai pas de quoi l'isoler de manière sécurisée...
Avatar du membre
Myrmeleo
Pronoms : Il/Iel + mascu

Super, le sujet commence à fonctionner ! :caprice: Merci !

Plusieurs réponses me donnent envie de proposer une réflexion à propos de l'utilité. Souvent quand on parle des bestioles dans les maisons, il vient l'idée que les araignées devraient être épargnées car elles sont utiles, elles mangent des animaux qui nous dérangent. C'est aussi une réflexion ordinaire à propos du jardinage.

Pour moi il y a quelque chose d'assez psychologiquement humain et capitaliste derrière. On grandit dans une societé qui nous apprend à considérer les individus selon leur utilité et nombre d'entre nous peinent à se considérer comme dignes d'affection ou d'attention lorsque nous n'atteignons pas un certain seuil d'utilité ou de performance.

Mais une araignée, comme tout individu, gagne sa légitimité à exister à sa naissance et ne devrait pas pouvoir la perdre pour la seule raison qu'elle ne nous rend pas service. Pour moi vivre avec les petits animaux de la maison, ce n'est pas apprendre à voir de l'utilité chez eux mais à me décentrer de moi humain et à accepter qu'ils mènent leur propre existence. Un insecte qui entre, c'est un animal qui a été intéressé par de la lumière, une odeur et/ou un courant d'air avant d'être éventuellement un insecte qui m'évoque de la crainte ou du dégoût. Il existe par et pour ses propres raisons avant d'exister dans ma tête.

Je trouve que finalement ce raisonnement me rend service à moi aussi, parce que quand on est en train de regarder un individu par rapport à ses propres besoins et motivations, eh bien on a moins d'attention disponible pour du stress. (C'est aussi vrai pour les humains soit dit en passant, se focaliser sur qui est notre interlocuteur-ice, ce qu'iel pense, ce qu'iel dit vraiment, ça aide à sortir de l'anxieté qu'on peut vivre en soi-même.)

Cela peut aussi modifier la réponse que l'on fait à une situation. Je me suis dit par exemple que le jour où je pourrais avoir un jardin, je réserverai certaines plantes aux animaux. Je pense aux piérides par exemple, ces papillons blancs qui pondent sur les choux et autres crucifères. Ils en ont besoin pour vivre, je pourrais leur laisser certains plants et sécuriser les autres. Ils vont pondre de toute façon, au lieu de lutter contre eux je peux partager. Et en cascade, des choux pour les piérides, c'est des proies en plus pour des animaux qui seront aussi intéressés par d'autres mangeurs de légumes. Pour d'autres espèces, il y a peut-être aussi la possibilité de planter quelque chose qui leur plait particulièrement pour qu'elles choisissent d'aller vers elles plutôt que sur les plantes qu'on veut garder ? Enfin voilà globalement pour moi y a une logique de prise en compte de c'est comment pour les animaux ce jardin, comment je peux vivre avec eux et non contre eux ?

@Fauvette Cool, tu peux me corriger si jamais je dis une nouillerie sur les bêbêtes !

Les lépismes mangent la poussière ? Faudra que je regarde ça ça m'intéresse, je me demandais pourquoi ils allaient à des endroits qui ne me semblaient pas intéressants pour trouver des proies mais ça serait très cohérent si c'est la poussière qui leur plait.

Les scorpions je me suis dit qu'en effet si je sais qu'il y en a je pourrais regarder où je mets les pieds. Cela ne me rassure pas totalement parce que mon studio est petit, que je marche souvent pieds nus et que je n'aimerais pas trop le croiser sur un mur près moi au réveil mais bon je sais bien que les animaux ne font pas n'importe quoi et donc qu'il ne va pas aller me chatouiller les pieds. De toute façon un adulte scorpion n'aurait pas grand chose à manger chez moi, je pense qu'il ferait le tour des coins où sont les pholques avant de repartir.

Les taons je ne verrais pas comment cohabiter avec pour le moment étant donné qu'ils ont un intérêt concret à attaquer. (Pour les personnes qui ne le sauraient pas, ces animaux arrachent un peu de peau pour avoir accès au sang dont ils se nourrissent. C'est pourquoi leur morsure est douloureuse et que ne pas les déranger ne les démotive pas, car ils ne "pîquent" pas pour se défendre comme une guêpe mais pour manger.)

-

Niveau araignées, on pense souvent aux pholques (les grandes fines) mais ce sont des colocataires parmi les plus sympas, avec les saltiques (les toutes petites qui sautent). Ce fut déjà un autre palier psychologique à franchir pour moi de m'habituer aux sépiatodes. Ce sont des tisseuses plus petites que les pholques mais qui ont vraiment une tête typique d'araignée, avec l'abdomen dodu et noir (c'est l'araignée de Spiderman). Elles sont aussi plus mobiles que les pholques, j'ai encore un petit instant de recul quand y en a une adulte qui n'est pas loin de moi, je sais qu'au moindre mouvement en trop elle va se sauver. (Pour info, elles chassent notamment les animaux robustes comme les cloportes ou les poissons d'argent.)

Je trouve que c'est un autre challenge de bien vivre les araignées qui ne tissent pas ou peu, surtout les volumineuses. Avant elles me faisaient souvent peur parce qu'elles aiment se mettre derrière mes volets et donc quand je les rabattais je les trouvais régulièrement pas loin de ma main et ça me faisait sursauter. Mais après comme pour tout le reste il y a une question de perspective. Par exemple au début de mon emménagement je craignais les thomyses, ces grosses araignées pâles avec une allure de crabe. Mais sur les groupes d'entomologie j'ai pu découvrir comme elles faisaient des sujets de photographie élégants grâce à leur capacité à adapter leur couleur à celle de la plante sur laquelle elles se trouvent (elles font ça pour capturer les insectes venus se poser ou se nourrir). Elles ont aussi de subtils motifs en vague sur elles. Apprendre à voir leur beauté m'aide à en avoir une perception plus positive

Ceci dit, je pense que ce n'est pas demain non plus que je ferai un selfie avec une araignée de bonne taille chez moi. Je crois que le scorpion m'inquièterait moins. Ce qui est illogique parce que c'est à peu près le même volume et le même comportement, avec une paire de cisailles et un aiguillon en supplément. Je pense que c'est parce que culturellement et psychologiquement l'araignée me renvoie à plus de choses que le scorpion. Pour l'instant, je serais reconnaissant de ne croiser ni l'un ni l'autre chez moi. :sweatdrop:
Avatar du membre
Léti

@Octavienne  Concernant les limaces, elles "servent" à nourrir les hérissons et les oiseaux ;) ( c'est pour cela aussi que les anti-limaces sont si nocifs : ils empoisonnent ensuite les mangeurs de limaces). Mais je rejoins Myrmeleo sur ce point : en théorie, les formes de vie ne devraient pas être jugées selon leur utilité pour l'humain. Elles sont, et en soi, méritent le respect. Maintenant, il y a des espèces plus invasives (ou agressives) que d'autres, et c'est là, selon moi, que nous sommes peut-être plus justifiés à prendre des mesures à leur encontre (le problème étant de juger à partir de quel moment on peut juger qu'il y a une invasion).
Sur la question des mites alimentaires, j'avoue que quand j'en ai...je vais bêtement jeter l'aliment incriminé sur le compost (mais pour cela, il faut en avoir la possibilité, on est d'accord). Comme cela, je ne tue personne, les mites travailleront sans doute à décomposer mon compost, et moi, je m'en veux tout de même pour le gâchis alimentaire, mais bon.
Avatar du membre
Fauvette à lunettes
Bébétincelle
Bébétincelle

@Myrmeleo Je n'ai pas le temps de faire une réponse détaillée mais je voulais juste dire que je suis tout à fait d'accord avec toi concernant l'utilité ou pas des animaux (et même des plantes) qu'on autoriserait à rester en vie uniquement sur ce critère :top: J'ai d'ailleurs fait quelques raccourcis dans mon message d'hier car je ne voulais pas dire que je gardais les lépismes et araignées uniquement parce que ces bestioles à plus ou moins de pattes me facilitent la vie, c'est juste du "bonus" au fait qu'on se laisse mutuellement tranquilles :yawn:

J'entends/lis souvent d'ailleurs "mais à quoi sert [telle bestiole]" (ce n'est pas contre toi et tes limaces @Octavienne hein :bouquet:), et c'est vrai que ça n'a pas vraiment de sens d'un point de vue écosystémique ni évolutif d'ailleurs, la sélection naturelle se fiche un peu de savoir si telle espèce est utile ou non tant qu'elle est adaptée à son environnement :happy:
 Concernant le régime alimentaire des lépismes, mon fidèle guide Chinery n'en dit pas grand-chose ("vit dans les endroits humide et consomme des matières amylacées, papier"), mais Wikipedia confirme :
Polyphage, il se nourrit de détritus, denrées alimentaires, moisissures, exuvies d'acariens, poils d'animaux, cheveux au sol, papier, coton, lin, soie, viscose...
Merci de ne pas citer mes spoilers ! ;)
Avatar du membre
Octavienne

J'ai fait un peu de provoc en m'interrogeant sur l'utilité des limaces ! Notez que j'ai bien précisé que j'affectionnais les escargots, j'aime être de mauvaise foi. :ange:
Enfin je vous assure que dès qu'on se met au jardinage, c'est un désespoir infini, une haine implacable qui s'empare de vous face à ces invertébrés voraces. Et leur bave... il faut se laver les mains pendant un quart d'heure pour s'en débarrasser ! Bon, je viens de faire une recherche pour vérifier que les limaces sont bien des invertébrés, je suis donc tombée sur ces informations capitales :
Les propriétés colloïdales du mucus de la limace pourraient jouer un rôle dans le bon déroulement du processus d'humification de la litière et peut-être également pour la digestion des oiseaux ou animaux qui la mangent volontairement ou involontairement (comme les vaches, moutons ou chèvres réputés herbivores, mais qui ingèrent de nombreux invertébrés avec leur nourriture), mais ces questions n'ont pas fait l'objet d'études poussées.
Il semble que le mucus de limace ait pu avoir des usages médicinaux dans le passé (contre les affections pulmonaires ou de l'estomac). En dépit de ses propriétés peu communes, il ne semble pas non plus avoir été l'objet d'études pharmacologiques ou ethnopharmacologiques poussées.
Avatar du membre
Equinoxe

@Octavienne Un ami jardinier bio (dont c'est la métier) installait des planches d'herbes/advantices arrachées autour de ses plantations, parait que les limaces préfèrent les trucs à moitié décomposés parce que c'est plus facile à manger  :coiffe:
Avatar du membre
Soulsight
Localisation : A côté de sa hache

pour faire la paix avec les vermin ... les petits bêtes, il faut vraiment que je passe outre mon dégout profond pour leur manière de vivre et leur aspect ! Je ne comprends pas comment on peut les trouver intéressantes à étudier, mais ça me fait le même effet que quelqu'un qui dit aimer le orange (je déteste cette couleur). Je tolère :clap:

Néanmoins, j'ai pris sur moi pour cohabiter avec les araignées. Je casse leur habitat (lorsque j'estime qu'elle se fait une maison plus grande que la mienne, non mais oh ! Je suis jalouse) mais c'est surtout parce que j'ai encore bien dans le crâne que c'est sale ! Par contre, je trouve amusant de prendre ma douche alors que l'une d'entre elle me regarde :cretin:
Je connaissais quelqu'un qui cohabitait totalement avec elles, et s'amusait à les regarder vivre. Et il disait toujours que s'il n'y a plus de petites, c'est qu'une grosse se cachait quelque part... brrrr ça me fait frissonner !

Mais par contre, ne m'en voulez pas, mais je dois encore chasser (tuer parfois lorsqu'elles ne comprennent pas que je les tolère mieux en dehors de chez moi) les mouches et toute la familia. Je tue parce que c'est vraiment très con. Secouer le bras, la jambe, le nez, l'orteil... et au bout de la 36e fois, ça revient encore se poser sur toi, non c'est bon, ma patience a des limites. Je me transforme illico en Reine de Coeur et c'est le génocide.

J'ai encore du travail à faire sur moi.
Avatar du membre
Myrmeleo
Pronoms : Il/Iel + mascu

Pour les limaces, je pensais comme Léti aux hérissons. Je me dirais que leur "utilité" principale pour moi serait que leur présence augmenterait les chances que je puisse voir une de ces sympathiques boules d'épines et ce sans altérer leur mode de vie. Il me semble aussi que les canards aiment les limaces, des gens en adoptent parfois pour ça.

@Fauvette Merci d'avoir cherché pour les lépismes. Ce sont de vrais petits ménagers alors !

@Soulsight Plusieurs petites à peu près au même endroit c'est une fratrie issue de la même ponte, donc logiquement il y a ou il y a eu la maman quelque part. Après ça dépend de l'espèce, il y a des araignées qui ne sont pas très grandes adultes et l'adulte a pu pondre à l'extérieur.

(Mal lu, j'ai lu "s'il y a plus de petites".)

-

Plusieurs ont pointé quelque chose que je trouve intéressant : le rapport à la saleté. Enfin plutôt je pense aux normes d'apparence sur les logements. C'est clair qu'il y a quelques années, je n'aurais probablement pas dit tout content que j'ai des poissons d'argent dans ma salle de bain, socialement c'est bof d'avoir des petits animaux qui se faufilent sous les meubles. Sans doute qu'il y a des gens qui auraient une bien mauvaise opinion de moi de voir mes petits habitants.

Mais aujourd'hui j'avoue que ça me passerait au-dessus. Les bestioles c'est intéressant et j'aime l'idée de vivre avec. Je peux sans souci comprendre que ça surprenne des gens et qu'ils ne veuillent pas faire ça chez eux mais au-delà de ça, qu'est-ce que ça m'apporterait de répondre à leurs attentes ? C'est juste quelques bêbêtes quoi, si quelqu'un est capable de me juger pour ça en refusant de s'intéresser à mon avis, alors le sien ne m'intéresse pas. De manière générale dans la vie ça fait un moment que je constate que les gens râlent beaucoup moins lorsqu'on n'est pas sur la défensive ou dans l'idée qu'au fond on mérite un jugement. Je ne dis pas que c'est toujours simple surtout quand on habite à plusieurs mais je trouve intéressant de réfléchir à pourquoi on pense telle ou telle chose dans la vie.
Modifié en dernier par Myrmeleo le mer. 18 août 14:39, modifié 1 fois.
Avatar du membre
Soulsight
Localisation : A côté de sa hache

@Myrmeleo 
Il sous-entendait que la "grosse" prenait la place des petites (mangées, chassées, ou que sais-je)
Avatar du membre
Fauvette à lunettes
Bébétincelle
Bébétincelle

@Léti Désolée j'avais oublié de te mentionner dans mon premier message, mais tu peux être rassurée si tu recroises un orvet sur ta terrasse, il s'agit d'une espèce de lézard sans pattes tout à fait inoffensive ! :happy: Et vu sa petite taille il y a peu de risques de la confondre avec une espèce de serpent : les plus communes en France métropolitaine sont les couleuvres (très longues et fines, petite tête ovale, yeux à pupilles rondes) et les vipères (plus courtes et épaisses que les couleuvres mais beaucoup plus grosses qu'un orvet, avec la tête triangulaire qui se démarque bien du corps et des yeux à pupille verticale). La seule confusion possible est au printemps quand les bébés serpents sortent du nid mais là encore les risques de mauvaise identification sont assez faibles :fleur:

En ce qui concerne les araignées et leur taille, je pense comme @Myrmeleo que les croyances liées au fait que les "grosses" araignées mangent ou délogent les petites sont liées à l'apparition de juvéniles suite à une ponte (en plus dans ce cas là c'est l'inverse qui se produit, les bébés mangent généralement leur mère épuisée par la ponte puis la surveillance du cocon :domokun: ), ou aux hasards de la cohabitation entre différentes espèces... de mon côté, j'ai vu de grosses tégénaires (les araignées poilues qui essaient de squatter dans les maisons à l'automne) vivre à côté de pholques ou d'autres araignées d'intérieur, il ne me semble pas qu'il y ait de grosse compétition inter-spécifique même si les actes de prédation entre araignées se produisent de temps en temps ;)
(Ah mais je viens d'y penser, ça pourrait par contre très bien être un cas de prédation intra-spécifique, c'est très courant que les femelles dévorent le mâle -souvent beaucoup plus petit qu'elles - après l'accouplement (voire pendant :cretin: ), lesdits mâles de plusieurs espèces ont d'ailleurs développé pas mal de stratégies (offrir un truc à bouffer à madame avant la copulation par exemple, voire juste une boulette de soie qu'elle sera occupée à dévider) pour éviter de finir en kebab post-coïtal :popcorn: )
 
Modifié en dernier par Fauvette à lunettes le mer. 18 août 16:16, modifié 1 fois.
Merci de ne pas citer mes spoilers ! ;)
Répondre