Je ne sais pas si les prises de distance sont generationelles ou non. J'ai l'impression que couper les ponts avec sa famille, ou certains de ses membres reste quelque chose de douloureux et qui demande un processus souvent très long.
Mon mari n'avait plus que très peu de liens au décès de sa mère (et moi plus du tout) mais ça a mis des années à arriver au point de non retour. Ma mère ne voit plus certains proches et elle a mis des décennies à en trouver le courage.
Pour ma part, je suis proche de mes parents et de ma sœur. Pas du tout du reste de la famille (par solidarité avec ma mère, j'ai coupé court en même temps qu'elle, ça me coûtait moins de rompre avec cette partie de la famille que ça ne lui aurait coûté à elle de me voir continuer à les côtoyer).
Heureusement qu'on est proches. Je jalouse parfois les grandes familles heureuses (mais existent elles vraiment ailleurs qu'à la télé ? ^^)
On ne se dit pas je t'aime, on se touche peu (c'est de famille) mais on se dit à peu près tout. Je me sens parfois considérée comme une enfant (j'entends encore souvent "mais grandis un peu" alors que j'ai 36 ans, que je vis en couple depuis 14 ans, que j'ai 2 enfants, que je gère une maison, une vie de famille etc fin, on gère quoi

) et comme tout le monde il y a des choses que je peux trouver à redire mais globalement je sais qu'ils ont fait les choses super bien et quand c'était moins le cas, avec les meilleures intentions.
J'espère garder une belle relation avec mes filles. J'espère avoir des petits enfants et en être proche. J'espère qu'on sera une famille heureuse à long terme. C'est ce qui me terrifie le plus : perdre tout ça. Je ne vois pas comment survivre à l'idée que mes filles soient tellement "malades" de nous qu'elles coupent les ponts.
J'espère qu'elles nous parleront de tout. Qu'on sera proches. Qu'on deviendra aussi des amis à l'âge adulte..