Haaan c’est tellement intéressant tout ça
Perso, l’amour de la langue est un truc que j’ai dans la colonne vertébrale, c’était déjà vrai quand j’étais toute petite alors que ma famille n’est pas du tout comme ça.
Je pense être quasi-quotidiennement confrontée au dilemme du bien parler vs être sur la même longueur d’onde que la majorité des francophones. Par exemple, au moment du covid, j’ai un temps utilisé « la » covid, puis « le » quand c’est devenu l’usage. Même si l’intérieur de moi était en PLS d’utiliser le « mauvais » terme. Je comprends complètement la lecture classiste, en pratique reprendre quelqu’un sur le sens de « chafouin » en plein milieu d’une conversation est très compliqué à faire sans diminuer l’interlocuteur (à moins d’être précisément dans un discussion sur le sens des mots, quoi). Certains vont le prendre sur le mode « ah c’est intéressant », la plupart vont avoir l’impression qu’on leur donne une leçon, qu’on souligne leur infériorité (et je le comprends) même si c’est pas l’intention.
Je peux pas m’empêcher de trouver un peu ridicules les gens qui disent scénarii, alors qu’ils doivent bien entendre à longueur de journée « scénarios ». Je veux dire, ils ne peuvent pas le dire inconsciemment, ils savent que ce n’est pas l’usage général, donc quel est l’objectif ?
Je ne comprends pas non plus l’allergie à « du coup », j’en trouve le sens et la forme tout à fait utile, même si ce n’est pas du langage soutenu.
Aussi, je passe autour de moi pour quelqu’un de cultivé, de très calé en langue française et orthographe, et les relous de la famille prennent un malin plaisir à me reprendre quand je fais une faute d’orthographe ou une faute de français. Ça m’exaspère parce que je ne fais JAMAIS ça à autrui, justement parce que l’aspect un peu gênant (mini humiliation ?) de ce type de remarque me dérange, et aussi parce que je considère que ce n’est pas bien grave de ne pas être irréprochable dans ce domaine, on est pas obligé de relire douze fois un texto pour être sûr qu’on n’a pas oublié un accord de participe. Je sais à quel moment il faut faire attention et à quel moment il faut se détendre ; pour le coup savoir adapter son langage et sa rigueur orthographique au contexte me semble une compétence beaucoup plus importante que d’avoir une langue parfaite H24.