Nouveauté : ouverture d'un cinéclub !

Espace de discussion parents & childfree

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Chou-Fleur
Bébétincelle
Bébétincelle
Pronoms : Elle

Tu es parent/wannabee parent et tu veux réagir aux propos de childfree lus sur le défouloir ou entendus par ailleurs? Tu as simplement une question à poser aux childfree?

Tu es childfree et tu as une question à poser aux parents?

Cet espace est là pour discuter ou débattre, dans le respect des choix de vie des uns et des autres :highfive:
Ne pas citer :silenced:
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A Kane

@Merlu  je suis pas encore parent, mais j'envisage de l'être peut-être un jour, et ce n'est pas vraiment un problème pour moi parce que ce n'est pas quelque chose qui m'angoisse au quotidien en fait. Je ne suis pas forcément ultra optimiste sur l'avenir dans le sens où je sais qu'il y a des chances non négligeables que ça devienne chaud chaud pendant ma vie, et plus encore pendant la potentielle vie de mes enfants, mais je ne m'en fais pas trop pour moi du futur ou eux. Sur plein d'aspects, la vie aujourd'hui est bien meilleure qu'elle ne l'a jamais été par le passée, y a probablement juste les boomers occidentaux qui l'ont eue plus simple, du coup je pense que j'arriverais à faire avec encore un peu moins bien, et j'imagine que mes enfants aussi :dunno: Bien sûr ça aide de savoir que je ne suis pas ressortissante des zones qui risquent d'être le plus touchées par les potentielles grosses catastrophes écologiques à venir.

Qu'est-ce que tu veux dire par "s'écroule de toutes parts" d'ailleurs? Pour moi la principale crainte pour le futur c'est l'environnement, mais ton "de toutes parts" me donne l'impression que tu penses à d'autres trucs?
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A Kane

@Merlu D'un autre côté, on pourrait citer qu'au niveau mondial la pauvreté absolue ne fait que reculer, la mortalité des moins de 5 ans aussi, il y a moins d'ados qui tombent enceintes, et y a jamais eu aussi peu de guerres  :dunno:  Si on est centrés uniquement sur notre petit coin du monde la situation sembler pire, mais de manière globale, on est plutôt mieux. 
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JaneDoe

De la même manière que je ne me suicide pas sur-le-champ en lisant le journal !

Il y a deux parties dans ta question :

1/ d'abord peut-on encombrer la planète d'un être humain supplémentaire alors que nous dépassons les ressources qu'elle peut produire et que notre mode de vie occidental génère des emissions de GES ?
Il faut rester humble : mon choix d'avoir ou pas des enfants ne va pas ni sauver la planète ni la précipiter dans le chaos. Ce sont les décisions collectives qui ont un réel impact sur le climat et l'environnement - bien que les décisions individuelles "héroïques" puissent contribuer a la reduction des emissions de CO2 à hauteur de 25% de ce qu'il faudrait pour respecter les accords de Paris.
(Je fais plein d'efforts au quotidien, et je me refuse plein de choses par conviction écologique, pendant que des milliardaires font un concours de bite dans l'espace, et ça me fout en rogne.)
-> La question démographique est complexe car elle est corrélée à la capacité de la zone géographique à fournir des ressources pour la vie humaine et aux dépenses en ressource de sa population. En gros, le problème n'est pas notre nombre, mais notre mode de vie (emissions de GES et consommation des ressources).
En plus, petit exercice theorique, si tout le monde arrêtait de faire des enfants, on se retrouverait dans 50 ans avec une population vieille et aucun jeune pour prendre le relais - et je ne parle pas de payer les retraites, simplement tu ne peux pas faire tourner l'agriculture d'un pays uniquement avec des plus de 50 ans, hein, ca reste un métier physique !
Le but ce n'est pas tant de viser une decroissance de la population mondiale qu'une stabilisation de la population mondiale. Donc 2 enfants par femme en âge de procréer, comme on le calcule traditionnellement en démographie.

2/ n'est-ce pas infliger une vie de misère que de faire naître un être humain aujourd'hui ?

En fait on n'en sait rien. Je vais te raconter une petite anecdote : Quand j'étais en doctorat, j'ai organisé un voyage de recherches aux États-Unis (mon sujet d'etude). Je me suis organisée pour tout faire en un seul voyage de deux mois pour rentabiliser mon trajet en avion. À l'époque, je percevais l'effondrement comme peut-être imminent, notamment à cause de cours volatils du baril, laissant entrevoir la fin de l'ère de pétrole bon marché. Je m'étais même demandé en partant si toutes les compagnies aériennes n'allaient pas faire faillite dans ce laps de temps et si j'allais pouvoir rentrer. Tout cela était bien entendu hypothétique, mais cela semblait être une probabilité. J'avais pris contact avec des communautés alternatives au cas où je ne puisse pas rentrer. (Des gens que j'ai d'ailleurs rencontres de toutes manières) Je me disais par ailleurs que ça ne pourrait pas continuer comme ça longtemps.

C'était en 2005 ! Ca fait 16 ans, hein ! En gros ça fait 20 ans que j'attends l'effondrement. Et depuis, les compagnies aériennes n'ont pas (toutes) fait faillite. Et tu sais quoi ? J'ai connu de belles choses pendant ces années. J'ai meme connu de belles choses pendant la crise du Covid (pendant, pas à cause...) : des rires, des jeux, des moments de bonheur. On peut aller bien dans un monde qui va mal.
On ne peut pas présumer à l'avance de ce qui sera une belle vie ou pas. On ne peut pas avoir pitié à l'avance de ce que vivront les generations futures car nous n'en savons rien.

Edit : je me souviens, en 2005, c'était juste après la sortie de Pour un catastrophisme éclairé, de Jean-Pierre Dupuy, ouvrage qui n'a rien perdu de sa pertinence et dont je vous recommande la lecture. https://www.seuil.com/ouvrage/pour-un-c ... 2020660464
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Kettricken

@JaneDoe  (j'allais taper ton pseudo Mad, si c'est bien toi) @Merlu 
Alors qu'elle était ado dans les années 70, ma marraine paniquait déjà de la destruction de l'environnement. Angoisse amplifiée +++ par la guerre froide. Elle avait une obsession : si elle avait des enfants un jour, il ne connaitrait pas les arbres. Donc elle faisait des herbiers pour pouvoir leur raconter plus tard.
J'irai plus loin : mon père est né fin des années 20. Et un jour, il m'a dit que durant sa vie, on avait prédit plein d'apocalypse qui n'ont jamais eu lieu. Il m'a mentionné un truc dont je n'avais jamais entendu parler et que du coup je n'ai pas retenu. Quand j'ai dit que je ne savais ce dont il s'agissait, il m'a dit "ben tu vois. Tout le monde a oublié".
Bon en vrai, ici je sais que c'est la merde pour le climat et qu'il ya des efforts à faire. Mais pour moi, tous les gens qui crient que c'est la fin du monde... Ben c'est surtout la fin d'un monde, d'un mode de vie. J'ai même l'espoir que les choses sont en train de devenir tellement ingérable qu'on a peut-être une chance de sortir du capitalisme du vivant de mon enfant. Ca va demander de l'adaptation mais y a des choses cool qui se mettent en place.

Bref, c'est déjà la merde pour moi. Oui ça sera parfois dur (je vis en Belgique, y a des gens qui ont tout perdu avec les innondations). Mais en attendant, je suis hyper heureuse dans ce monde qui fonce dans le mur. Aussi paradoxal que ce soit

Par contre, j'avoue que j'aurais parfois aimé rester CF. Pas pour ne pas avoir d'enfant mais pour pouvoir ne pas me tracasser de tout ça. Pour pouvoir danser sur le Titanic qui coule sans me soucier de rien du tout
C'est pas le cas, donc je me retrousse les manches en essayant de faire ma part, et j'essaie de ne pas trop m'angoisser. 
"What was lost in the collapse ? Almost everything, almost everyone. But there is still such beauty" (Station Eleven)
"Hate is always foolish, love is always wise" (the Doctor)
 
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Kettricken

@Merlu Je comprends ton point de vue, je pense aussi qu'on va vers une vraie bascule. Mais par contre, je n'aime pas l'idée de l'apocalypse qui vient. Pour moi, elle est déjà là. Et surprise : je suis super heureuse au sein de cette apocalypse. Alors ça sera certainement une autre histoire quand le Gulfstream s'arrêtera mais... ben peut-être que je serai renversée par un camion avant ça donc...
Je vais pas mentir : y a des nuits où je pleure tellement j'ai peur pour mon fils, peur pour lui du monde qui vient. Mais le fait est que je trouve que la vie est incroyable et merveilleuse. Et si j'avais choisi de ne pas avoir d'enfant pour le protéger, il n'aurait rien connu de tout ça. Tous les jours je le vois fasciné que ça soit par les étoiles ou les escargots. Tous les jours je le vois rire. Y a pas de vie sans souffrance, mais y a pas de joie sans vie
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A titre perso, je pense aussi que le désespoir est un des grands dangers de la crise qu'on traverse.  Je me permets de conseiller l'écoute de cet entretien qui m'avait vraiment fait du bien
https://soundcloud.com/nouvelles-ecoute ... n-francais
Modifié en dernier par Kettricken le 06 août 2021, 12:45, modifié 1 fois.
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A Kane

@Merlu moi je me dis aussi: si c’est l’Apocalypse et qu’on meurt tous, ben j’en aurai plus rien à faire parce que je serai morte. Par contre si ça devient juste difficile, je pense que je serais ok au final, parce qu’on sait que les circonstances de vie n’ont pas autant d’impact qu’on le pensait à une époque sur le bonheur. Dans le sens: suite à un coup dur, on voit que ça descend, mais ça tend à revenir gentiment au niveau précédent même si la situation reste la même, et à l’inverse après un truc super ça monte, puis revient autour du niveau de base. Perso je suis une personne très contente d’être en vie, et jusqu’à maintenant j’ai bien rebondi après tous les trucs stressants/traumatiques que j’ai pu vivre. Et je me dis aussi que ça sert à rien de se pourrir aujourd’hui en stressant à fond sur demain, c’est une problème auquel Future A Kane devra PEUT-ÊTRE faire face, et j’ai confiance en les capacités de Future A Kane pour faire face.
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Gingerbraid

@Merlu Je fais aussi partie des personnes heureuses d'être en vie à notre époque. Même cette année, avec le Covid, il m'est arrivée plein de fois, en lisant un témoignage où en regardant un film, de me dire : "la vache, qu'est ce qu'on a comme chance d'être en 2021". Bien sûr, c'est loin d'être vrai pour tout le monde partout, mais j'ai l'impression qu'au niveau global, les droits humains et l'accès à un niveau de vie correct, voire confortable, ont rarement été aussi hauts.
Cela me rappelle une vidéo de l'Ina que j'avais fait voir à mes élèves cet hiver, l'interview d'une vieille dame française qui était née au tout début du XXe siècle. Le journaliste lui demandait si elle pensait que les choses allaient mieux "avant", et ses réponses étaient très intéressantes. La vie de beaucoup de gens en France, a changé en mieux à partir des années 50/60, on a tendance à oublier à quel point c'etait dur avant.
Cela dit, je comprends tout à fait que les dérèglements climatiques t'inquiètent, en particulier en ce moment où on en voit beaucoup de manifestations concrètes !
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Nymphetameen
Localisation : Bzh
Contact :

Merci d'avoir lancé cette conversations, vos réponses me font beaucoup de bien (oui j'ai fait des enfants, et oui je me pose cette question tous les jours, et comme @Kettricken parfois meme j'en pleure).
"J’étais un enfant, ce monstre que les adultes fabriquent avec leurs regrets."

Maman de Koala (11/2019) et de Loupiote (01/2022).
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Compote

J'ai une question pour les personnes qui ont conçu un enfant "naturellement" sans aide médicale ou technique :lunette:
Ça veut dire quoi exactement "on a commencé les essais"?
TW du cul cru
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Compote

@Euphorbia ah ben voilà "c'est en projet" c'est une réponse qui dit ce qu'elle veut dire sans en dire trop !
Et justement pour le topic des essais, je me disais en écoutant ma collègue à midi qu'elle aurait bien besoin d'un forum où partager tout ça avec des copines d'essais (je vais lui proposer de venir ici tiens, ce sera pas du tout bizarre).
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Olympe
Bébétincelle
Bébétincelle

@Compote
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Merci de ne pas me citer  :fleur:
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Chocovore

@Compote Pour une fois qu'il y avait une phrase qui ne paraisse pas trop grivoise de premier abord, le secret est éventé. :coiffe:

Ce n'est pas une phrase que j'ai entendu si souvent et je ne crois jamais à un repas, ni entre collègue et ni en famille. Les 2 ou 3 fois c'était des amies proches de ma femme dans des conversations plutôt discrètes.
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Tavalaric

@Euphorbia Tu n'es pas seule  :hello:
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Je fus un petit gâteau.
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Mimolette

Tellement heureuse de trouver ce topic, je viens poser une question qui me taraude++ depuis que j'ai des amies proches qui deviennent maman...

Question sur l'implication du papa dans les couples hétéro
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Kettricken

@Mimolette Ma réponse va être plus orientée sur "comment préparer le terrain pour que le père soit impliqué", mais je suis globalement très d'accord avec ton constat. Je vois aussi bcp de couples où le mec continue ses entrainements de sport et ses projets persos. Et quand je demande si ça va pour sa compagne, si elle arrive à sortir aussi "Alors oui, on a les grands-parents qui peuvent garder le petit, mais bon on l'a fait que 3-4 fois. Mais de toutes manières, Aurore n'est pas du genre à sortir bcp"  :annoyed:
Le pire, c'est que ça passe souvent inaperçu. Un jour où je parlais à mon mec de ces questions, il m'a dit "Ben je vois bien qu'il ya  des études et tout sur le sujet, mais si tu regardes autour de nous, tous mes potes sont des pères impliqués. Regarde Truc". J'ai donc du lui révéler que la compagne de Truc, que je connais peu, m'avais un jour dit entre deux portes qu'elle n'en pouvait plus que Truc n'en foute pas une avec les filles. Alors ok il donne à manger etc quand il y a des invités. Mais c'est pour la galerie. Ca avait fort chagriné mon compagnon
(ceci dit, on a réellement qlq pères super impliqués dans son entourage, autant qu'on sache. Tout n'est pas perdu)

Pour la question de "comment préparer le terrain et réagir si ça ne va pas", je ne vais pas forcément te rassurer mais je pense que, comme pour beaucoup de choses quand on se lance dans la parentalité, il y a une grosse part d'imprévu.
Bien sur on peut en parler en amont, on peut essayer de voir comment son compagnon se comporte vis à vis des tâches ménagères et de la charge mentale, on peut le prévenir que ça sera 50-50. Mais le fait est que devenir parent bouleverse beaucoup de choses, y compris de l'ordre de l'intime et de l'inconscient. Une constante qui revient dans beaucoup d'études concernant la parentalité est que devenir parent fait souvent ressurgir des choses de sa propre éducation. Des personnes qui s'étaient éloignées de la religion ou de la culture familiale ont plus tendance à y revenir. 
Les études montrent aussi que même dans des couples où les taches sont bien réparties avant l"arrivée d'un enfant, le fait de devenir parent conduit souvent à la mise en place d'un gros déséquilibre

Bon tout ça ne te rassure pas, j'imagine bien. Ceci dit, j'ai quelques solutions et pistes à proposer
1) pour moi, le meilleur garde-fou est de tester avant la capacité de son compagnon à écouter et à parler, y compris des choses difficiles. Et sa capacité à se comporter comme le membre d'une équipe. Tester s'il a vraiment le bien-être de sa compagne à coeur
2) apprendre à parler et à aller au front. C'est jamais gai, on n'a pas envie que ça soit la guerre dans le foyer. Mais il faut apprendre à poser les choses sur la table, idéalement de manière claire (pas répondre "comme tu veux" quand il demande si c'est ok que ça soit encore pas lui qui donne le bain) et pas dans un moment d'énervement. Quand on a un moment calme, s'assoir et dire "bon ok, en ce moment, je fais X et Y tout le temps, j'aimerais répartir ça
3) quand même en parler en avant. Discuter de comment maintenir du temps de loisir pour les deux. Discuter de qui fait quoi, prevenir qu'on ne fera pas tout
4) Lacher prise. Je déteste quand les mecs se servent de cette excuse de "oui mais c'est ma femme qui me laisse pas faire"* parce qu'ils n'ont qu'à se sortir les doigts et s'imposer. Mais il est vrai aussi que si on veut un co-parent aussi impliqué que soit, il faut accepter qu'il ne fasse pas tout comme on le ferait soi. Il faut complètement se détacher de l'idée qu'on est la 1ère responsable de l'enfant. Alors si on est du genre à se documenter +++ et pas son co-parent, on peut partager ce qu'on a lu, pour lui donner des tips. On doit bien sur se mettre d'accord sur les règles d'éducation. Mais si le père préfère changer l'enfant de manière X ou lui mettre des chaussettes quand il ne fait pas froid, on laisse faire
5) idéalement, laisser le père par moment seul avec l'enfant. Pas toujours facile si on allaite etc mais peut être vraiment salutaire. Quand notre fils avait 6mois, je suis partie 5 jours et je pense que ça a fait du bien à tout le monde

Maintenant des ressources, peut-être à partager avec le potentiel futur co-parent
Interview d'une psy spécialisée dans les questions de paternité et travaillant dans des groupes de réflexion sur le partage des tâches parentales. Elle explique que depuis 50 ans minimim, les hommes disent vouloir être des pères plus impliqués que les leurs l'ont été et puis ne le font pas. Pourquoi ? Mauvaise foi ? Vision irréaliste de la parentalité ? Oui mais pas que
https://www.binge.audio/podcast/les-cou ... au-travail
Apprendre à dire "rien à foutre" et ne pas porter la charge de la maison
http://web.archive.org/web/201601201107 ... feminisme/

Pour ta question plus générale de comment apprendre le care aux hommes : je ne sais pas. C'est une tâche colossale. La société ne les y pousse pas

*Je déteste cet argument parce que c'est une fausse excuse. Quand notre fils est né, même si j'avais été du genre à vouloir tout faire et tout controler, mon compagnon ne m'aurait pas laissé faire. On a du mettre en place une tournant pour donner le bain car il voulait tout le temps le donner  :yawn: Donc "oui mais elle veut tout faire", c'est une mauvais excuse. Quand ils veulent un truc, ces messieurs savent souvent l'imposer
 
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Chocovore

@Mimolette Ici on est à contre-temps total des statistiques parce que c’est moi qui m’occupe plus de notre enfant que ma femme. Et ceci est mesurable : temps passé ensemble, proportion de jours d'enfants malades ou visites chez le médecin, possibilité de sortie sans enfant, proportion d’intervention lors des réveils nocturnes,... C’est moi qui ai ramené à la maison les livres de Pernoud et Filliozat. Les professionnels qui côtoient des enfants: à l’école, sa psychologue, souligne que le cas est quand même très rare.

Ça dépend aussi probablement de notre propre milieu, on a tendance à fréquenter les gens et les endroits qui nous ressemblent.
Au café du boulot, on parle poussette, déclaration Pajemploi, maladie infantile, activités pour enfant... (mais aussi cuisine et ménage). J’ai 3 papas à temps partiel (à cause d’enfants) dans ma division technique.

Et aussi de l’influence de sa propre famille : mon père en faisait plus que la moyenne des pères de sa génération (même si pour la qualité de la cuisine on repassera :lol: ), mon grand-père aussi.

Le mois prochain je me suis inscrit pour être accompagnateur de sortie scolaire, on verra s’il y a d’autres papas. (Lorsque j’étais enfant j’ai vu un seul papa être accompagnateur de sortie scolaire : c’était le mien) Lorsque je vais chercher mon fils le soir à la garderie il y a autant (parfois un peu plus) de papas que de mamans. Par contre à la sortie avant garderie, le déséquilibre est flagrant, les papas sont très minoritaires.

Dans ton cas tu as déjà entamé des discussions sur le sujet ?
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Kettricken

@Asphodel  Il y a de ça. Le podcast que je conseillais se penchait spécifiquement sur pourquoi les hommes continuent à privilégier leur carrière malgré la naissance d'un enfant. Si on écoute les pères, apparemment, ce qu'ils disent c'est que le milieu pro est vu comme plus impitoyable et moins clément que la famille. Et que donc ils se sentent l'obligation de donner ce énième coup de collier en se disant qu'il y aura toujours le temps de se rattraper vis à vis de la famille par la suite (sauf que pour moi, la famille te rendra bien + ton implication que le boulot. Et non les enfants n'attendent pas, ils grandissent).
Il est aussi fort possible qu'ils soient paresseux, étant valorisés pour trois fois rien. Et aussi je crois que beaucoup ne se rendent réellement pas compte. C'est fou, mais je les pense parfois sincère. Parce que inconscienmment, très profondément, ils ne se sentent pas le parent 1er. Parce qu'ils perçoivent sans le formuler que s'ils ne pensent pas à acheter des couches ou du lait en poudre, ou s'ils oublient que la crèche est fermée tel jour, il y aura toujorus un filet de sécurité (la mère de leur enfant). 
Là, je pense que pour ça, il y a une solution très simple : un vrai congé paternité pour les mecs. Y compris du temps seul avec l'enfant. C'est primordial pour moi. Pour qu'ils réalisent réellement la charge que c'est.

J'avais au moins un collègue en 4/5ème pour s'occuper des enfants et tout le monde le valorisait, au contraire de ton ami. Mais j'iamgine que ça dépend super fort des milieux dans lesquels on évolue aussi.

Je réagis aussi sur un point de détail : clairement, j'ai ressenti très fort que le choix de devenir mère était vu comme une contradiction avec mes convictions féministes par une partie de mon entourage CF. Et aussi le choix de me mettre en couple hétéro classique (à savoir vivre sous le même toi que mon compagnon en relation monogame). Je suis quasi la seule de mon entourage dans ce schéma, et j'ai bien vu que ce choix très "dans la norme" était reçu avec incompréhension. Et une fois ou deux j'ai du faire valoir que ça ne changeait rien à mes convictions.
C'est aussi valable oneline (cf un accrochage récent sur un article de Madmoizelle, où j'ai dit à certaines personnes que je perçcevais leur discours comme "tant pis pour toi si tu as été assez bête pour faire un enfant comme la dernière des soumises au patriarcat, et encore plus tant pis si tu as mal choisi ton mec. On s'en lave les mains de toi". Et il m'a été confirmé par au moins une personne que je n'étais pas si loin de la réalité). 
Clairement, mes choix de vie sont super normatifs. Ce qui est contradictoire avec ce que j'ai toujours défendu, à savoir la liberté pour tout le monde et le rejet de la norme. Sauf que moi, ces choix "normaux" me conviennent, me rendent heureuse. Et aucun n'a été fait "par défaut", ça a toujours été de vrais choix. Mais j'ai ressenti que au moins une de mes amies en doutait, et c'est très irritant.
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Kettricken

@Suspiria Oui le "mais moi je sais pas faire", faut être bien armée pour y resister. Avec la meilleure arme : "rien à foutre" (cf l'article cité ci-dessus). Moi qui ai été élevée par des parents non-sexistes, qui n'ai absolument pas été élevée dans une idée d'acquérir des qualités "féminines" et qui en plus suis qlq de pas délicat ni soigneux, je suis super armée pour ça. Avec des limites comme tout le monde, mais je peux tenir bon super longtemps si j'estime que c'est une question de justice. Et globalement, je micro-manage pas. Si mon compagnon fait un truc, je vais pas revérifier derrière. Donc s'il a mal fait, souvent je le verrai pas  :yawn:
Tiens une ancienne amie me disait exactement comme toi, qu'elle voudrait bien être père et pas mère. Et c'est clair que la maternité tout comme le couple hétéro est une grosse prise de risque pour une femme. C'est indéniable. (même si rétrospectivement et à ma grande surprise, je suis bien contente d'être mère et non père).
Et ce que tu dis sur le fait de au pire ne s'occuper de l'enfant qu'un dimanche sur deux : c'est devenu une vraie interrogation pour mon compagnon et moi. Comment ces hommes acceptent-ils d'être ainsi privés de leurs enfants ? Vraiment, ça nous dépasse. On suppose que pour certains, c'est juste "comme ça". Dans notre entourage, les pères divorcés se sont vraiment battus pour avoir une vraie garde moitié moitié, et je suis certaine que mon compagnon ferait pareil (il supporterait pas ne voir son fils que qlq jours par mois).

Ce que tu décris sur le fait que les hommes font les travaux ménagers exceptionnels et qui "se voient", j'ai souvent entendu des chiffres (que je n'ai hélas pas retenu). Mais ça a été quantifié : les mecs qui disent "ok elle fait le ménage mais je fais le bricolage" font en réalité bieeeeeen moins d'heures de taf. Parce que le bricolage, c'est juste de temps en temps. 
Et là je ne parle que des heures de travail effective. Moi perso, ce qui me bouffe, c'est de trouver des recettes. Je fais un peu plus souvent à manger (car je fais végé donc ça m'arrange). Mais trouver des recettes végé, sans X, Y et Z ingrédients pas aimé par l'un ou l'autre, de saison, pas trop longue à faire, variées... Ca m'occupe un espace mental de fou. 

Par contre, remarque connexe : autant je pense qu'il est hyper important et utile de réfléchir à pourquoi globalement les mecs en font 1000 fois moins dans la gestion des enfants ou du ménage, autant je crois qu'il y a un risque à toujours analyser son propre foyer avec ces lunettes.
J'ai deux amies lesbienne/bi. Une hyper soignée et est tjs celle qui se tape quasi toutes les taches ménagères. L'autre est une bordélique incroyable et fait clairement moins que sa part de tâches ménagères. Sauf que quand sa compagne l'engueule, ça donne "Bon sang, Juliette, j'en ai marre que tu sois si bordélique" et pas "Bon sang, les mecs tous les mêmes"
Et je suis convaincue que ça fait quand même une couche d'énervement en moins. Donc à moins que le compagnon ne soit un sexiste patenté (ou dans les cas de la parentalité où le mec s'implique moins parce qu'il n'allaite pas, ce qui est une problématique typique des couples hétéros), je ne sais pas si c'est pertinent ni bénéfique de le renvoyer à "tu es bien comme tous les mecs"


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EDIT : je t'ai répondu trop vite, dis mois si tu veux que je supprime
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Chocovore

@Asphodel Les pères sont toujours très souvent félicités pour le moindre truc (même simplement pour avoir essayé, c’est avec bonus si ça fonctionne), à l’inverse des qu’un truc se passe mal (même si c’était au père de le faire), la mère est bien souvent désignée fautive.
C’est ce que je constate partout et pourtant l’échantillon de mes fréquentation est vraiment peu représentatif de la société.

Au delà de s’occuper des enfants j’ai l’impression que plus l’activité est éloignée des stéréotypes masculins plus c’est marqué : je pense que ça s’estompe un peu pour la cuisine par contre c’est très flagrant pour par exemple couture, broderie, tricot (Il me semble qu’il y avait eut une histoire aux JO avec un plongeur qui tricotait).

Alors que l’inverse n’est pas symétrique (avec parfois même un rejet) comme le cas d’une femme qui aurait une solide pratique de la mécanique automobile ou de la programmation informatique.

@Kettricken
Mais qu’est ce qu’on mange
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Niveau charges domestiques+parentales il y a clairement un gros bond avec l'arrivée de l’enfant surtout si elle est concomitante avec l'agrandissement/le changement du domicile.
Peut être que même ceux qui se sentent prêts à doubler leur implication ne réalisent pas qu’il faudrait la multiplier par 5 ou 6 au début.

Au-delà du temps passé il y a aussi la perception de voir l’autre glander alors qu’on parfois au prise avec des tâches multiples. Des fois même c’est déclenché par l’enfant (parce qu'il ne hiérarchise pas forcément les tâches de la même manière que nous) : Ici ce que me rend chèvre c’est lorsque le petit me demande un truc (genre à boire) et que j’ai les mains prises (par exemple je nettoie le siphon de la douche) alors que ma femme lit un magazine sur le canapé. (Le cas inverse c’est souvent lorsqu’elle cuisine et que je lis un bouquin)
Avec parfois du compte triple comme au scrabble : ce qui me met hors de moi c’est lorsqu’elle ne répond pas une phrase du petit parce qu’elle est absorbée par son téléphone. Pourtant en temps cumulé c’est très faible mais ça me marque beaucoup.
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