Je t'envoie tout mon soutien
@Patagon car je me retrouve énormément dans tes messages !
Ça fait quelques années que ça se passe mal dans mon taf, un an que c'est devenu vraiment difficile car mon patron est parti vivre à mi-temps à l'étranger et ne s'occupe plus de rien. J'ai donc hérité de la gestion globale de ses entreprises sans avoir jamais eu de fiche de poste donc de missions claires, et surtout, j'étais en première ligne face à ses salariés, souvent en colères, frustrés, en conflits etc et c'était à moi de gérer ça sauf que c'est devenu trop trop trop à gérer en plus de ma charge de travail basique.
J'étais passée à temps partiel depuis un an mais en vrai j'étais incapable de profiter de mes 3 jours OFF par semaine car on me contactait tout le temps, il y avait toujours des problèmes à régler, je regardais mon téléphone pro en permanence dans l'angoisse d'une mauvaise nouvelle, j'étais jamais tranquille et vraiment, mon travail m'a obsédé quoi. Évidemment il y a aussi énormément de choses qui dysfonctionnent dans la boite mais puisque mon patron ne veut prendre aucune mesure (aucune mesure autre que : envoyer chier les gens, leur mettre la pression, les menacer, être plus strict/sévère etc) et bien, il ne se passe rien, on travaille dans un marasme global. En Février dernier, sans nous prévenir, il a modifié un truc dans le versement des salaires. C'est très très mal passé auprès de l'équipe et il n'a jamais pris la parole sur le sujet, j'ai du le faire à sa place car j'ai reçu plus de 15 appels en trois heures de salariés en colère, c'est moi qui lui ait sauvé la peau (tout le monde voulait se mettre en arrêt) pendant qu'il prenait des vacances à Dubaï et fuyait la situation, ça m'a vraiment rendue folle. J'ai attendu plus d'un mois qu'il rentre en France pour lui parler de ce que je subissais, lui dire mon mal être et proposer qu'on réfléchisse à des façons d'améliorer tout ça mais pendant ce temps là j'ai vu l'inspection du travail qui m'a confirmé qu'un paquet de choses qui se passe dans ses entreprises sont tout simplement illégales, j'ai pris rendez vous avec une psy qui m'a diagnostiqué en burn-out sévère et j'ai vu le médecin du travail qui m'a dit "Je veux vous revoir mais quand vous serez en arrêt, vous devez absolument vous reposer"
J'ai quand même encore attendu de voir mon patron qui a été : infecte. Y a pas de problème, le seul problème c'est que je prends les choses trop à coeur, je devrais apprendre à m'en foutre de mes collègues, à rediriger les demandes qu'on me fait, à déléguer et hop ça va aller très bien. Je lui dit "On a un problème structurel quand même, c'est pas seulement MOI qui craque parce que je serais devenue subitement faible." "Non ça se passe comme ça dans toutes les entreprises, les gens ne sont plus fiable comme avant, c'est pas NOUS qui avons un problème, c'est la société"
Ah bah ok alors si c'est la société, ne nous remettons pas en question
Voyant qu'il ne ferait rien, j'ai proposé qu'on se revoit pour lui proposer une rupture conventionnelle qu'il a balayée d'un revers de main en voulant me faire croire que ça lui couterait 16000 euros et qu'il pouvait pas (spoiler : c'est faux, ça lui coutera 6000 max dont 4000 pour moi et j'étais prête à lui racheter mon véhicule de fonction pour que ça soit une opération blanche pour lui.) La vraie raison c'est qu'il ne veut pas que je parte parce qu'il a besoin d'un sous fiffre efficace, investi, mobile et pas super bien payé et qu'il ne retrouvera pas un pigeon tel que moi.
On s'est revu une troisième fois à sa demande où il a proposé d'accepter la rupture conventionnelle en octobre si je travaillais tout l'été sans prendre de congés et dilapidait tous mes CP en octobre. Afin de me soulager psychologiquement (bien qu'il ne comprenne pas pourquoi je me fous dans un état pareil) il a proposé de me déclasser. Je sais pas comment dire sans rentrer dans les détails mais en gros actuellement je gère mon temps comme un cadre (sauf que je le suis pas) et il me proposait de passer sous les ordres d'une collègue, de ne plus avoir aucune prise sur mon planning et de ne plus faire d'administratif, que de l'exécutif pur qui implique de se lever à 4h du matin et de faire entre 1h30 et 3h de route par jour pour aller bosser sur des sites loin de chez moi. Il voulait aussi m'enlever mon téléphone pro "pour qu'on ne me dérange plus" sauf que c'est impossible de travailler sans être en lien avec les collègues donc ça aurait impliqué de donner mon numéro perso et ça aurait juste été pire. J'ai dit que j'allais réfléchir, il m'a dit "Je ne veux pas qu'on se quitte en mauvais termes"
Après j'ai pris une semaine de vacances, le dimanche avant de reprendre j'ai fait la plus grosse crise d'angoisse de ma vie. Je suis allée travailler le lundi et le mardi j'étais chez ma médecin qui m'a arrêté trois semaines. Nous avions à nouveau rendez vous aujourd'hui, elle m'a prolongé jusqu'à mi-juin. Pendant mon arrêt, j'ai reçu un mail de la compta me disant que j'avais eu un trop perçu sur un salaire de 2024 et qu'il me serait repris sur ma paie d'avril 2025, j'ai vu ROUGE car vraiment : Mon patron avait décidé de me punir. J'ai répondu en demandant la vérification d'autres salaires sur l'année et au final, c'est lui qui a du me faire un virement en plus car c'est lui qui me devait de l'argent (et il a du me laisser la somme qu'il voulait me reprendre)
C'est inenvisageable pour moi de retourner bosser dans cette entreprise. Ma médecin et ma psy en sont très conscientes et ça me fait du bien d'être en arrêt même si ça génère beaucoup d'autres angoisses. Maintenant je me demande juste : Qu'est ce que je vais devenir ? J'ai tellement perdu confiance en moi que je me sens incapable de rechercher du travail maintenant. Tout est flou.