C'est un des rares livres que j'ai relu. Donc je l'avais beaucoup aimé...
... à condition de mettre de côté le décalage entre Sayuri et son président. Je ne me souviens plus si l'âge est écrit, ou suffisamment explicite pour ne pas être nié. J'avais bel et bien en tête une différence d'une trentaine d'années entre eux. Et avec le temps qui passe, je crois que Sayuri le retrouve vers sa trentaine, ce qui porte à une soixantaine pour lui. (détrompez-moi, je ne l'ai pas relu depuis 20 ans)
Je n'arrivais pas à trouver cela beau. J'ai nié jusqu'au bout qu'il allait lui aussi vieillir. Il y avait des sursauts de réalisme dans ma tête et puis après, j'ai secoué la tête et non, laissez-moi avec mes licornes qui ne vieillissent pas

Ce qui fait que j'ai pris beaucoup plus de plaisir à lire l'histoire de Sayuri dans l'Okiya et moins dans le slow burn avec son président. Je sais ce que voulait écrire l'auteur, mais c'est peut-être la femme en moi qui a beaucoup de mal avec ce concept d'amour au-delà de l'âge. On dirait presque un fantasme de l'auteur. Mais peut-être pas. Mais c'est crispant quand même. Néanmoins, je ne pense pas que ce soit glauque, juste légèrement dérangeant. (de toute façon, on a pléthore d'exemples de femme avec des plus vieux donc on devrait se laisser emporter l'amour... on devrait.)
Ça me rappelle Les belles endormis, avec les vieillards qui dormaient à coté de très jeunes filles. Ça c'est glauque.
J'avais lu ces deux romans en pleine adolescence, et je ne pouvais pas faire autrement que m'identifier aux filles. Et d'avoir peur pour les endormies, des frissons de malaise pour Sayuri. Il avait l'âge de mon père ! Comment accepter une relation comme ça, lorsqu'on n'a aucun goût pour la gériatrie

Allez, j'arrête d'insulter les hommes d'âge mûr. Un jour, je serai la vieille en question, à ce moment-là, j'aurai mon retour de Karma. Vais-je croiser un petit garçon prochainement ?
