« Sans aucun avertissement ni ultimatum, deux hommes à bord du patrouilleur [garde-côtes libyens, ndlr] ont ouvert le feu sur notre navire humanitaire, nous soumettant à des tirs incessants pendant au moins vingt minutes », révélait l’ONG SOS Méditerranée dans un communiqué du 25 août.

Chère Air France, 

Votre compagnie aérienne se rend complice des expulsions cruelles d'un certain nombre de personnes sur des vols prévus la semaine prochaine. Ces expulsions sont injustifiées et ne devraient pas avoir lieu, car elles causent davantage de détresse et de souffrance à des personnes qui ont déjà vécu des voyages traumatisants, et mettent des vies en danger au lieu de les préserver. Les pilotes ne sont pas obligés de transporter ces personnes dans cet avion, la compagnie aérienne et les pilotes ont le droit de refuser de voler. 

Il ne s'agit pas seulement d'une question relevant du ministère de l'Intérieur : l'expulsion contre la volonté d'une personne est violente, abusive et oppressive. Vous avez le pouvoir de changer cette situation et de ne pas vous rendre complice du préjudice et du danger encouru par ces personnes. 

Nous vous demandons de défendre les droits de ces personnes dès aujourd'hui. N'expulsez pas ces personnes ! 

En tant que compagnie aérienne, vous n'êtes pas obligée par la loi ni par le gouvernement de transporter des personnes expulsées. Les compagnies aériennes peuvent refuser de transporter tout passager si, par exemple, elles estiment qu'il peut être dangereux ou perturbateur, comme peut l'être une personne en détresse. Dans l'avion, légalement, en vertu des conventions de Montréal et de Tokyo, c'est le pilote qui a le dernier mot. La direction tiendra sûrement pour responsable le personnel d'avoir négligé d'agir sur les préoccupations soulevées par plusieurs personnes en amont de l'expulsion, si quelque chose se passe mal pour un passager ou un membre d'équipage pendant le vol. La société vous tiendra bien évidemment aussi responsables. 

Il est également contraire au droit international de renvoyer une personne dans un endroit où elle risque de subir des traitements inhumains ou dégradants ou des cruautés, ce qui est le cas de ces personnes, qui ont déjà fuit la France pour de multiples raisons. 

Merci de votre attention. Ne vous rendez pas complices. 

Cordialement,