Alors personnellement, j'ai eu des phases d'éco-anxiété où j'étais très en colère face aux politiques qui ne font pas grand chose et ont une vision très à court terme. Ma solution a été d'éviter de regarder les infos, de diminuer les réseaux sociaux car je me rendais bien compte que stresser ne m'apportait rien de bon et ressasser les pensées négatives m'empêchait de passer à l'action et de chercher des solutions à mon échelle. Me concentrer sur les choses et les personnes que j'aime, et sur lesquelles je peux avoir un impact, c'est très important pour moi.

Je pense que beaucoup de monde aimerait faire quelque chose pour le climat mais on est face à un système qui bride nos imaginaires et veut nous faire penser qu'il n'y a pas d'autres alternatives que la soit disant "croissance verte". Personnellement, je ne pense pas que la croissance puisse être infinie dans un monde où les ressources sont limitées. En fait, il faudrait un gros électro choc mondiale pour faire évoluer nos croyances mais je ne pense pas que cela arrivera de mon vivant et il sera peut-etre trop tard...

A mon échelle, j'essaye de me concentrer sur le positif. Je n'ai pas d'enfants donc j'ai un peu du mal à me projeter sur comment le monde sera dans 50 ou 60 ans. Je bosse avec des enfants et je ne peux pas m'empêcher d'avoir de la peine pour eux. Est-ce qu'un monde avec des étés à 45 degrés est vraiment vivable ?
J'ai beaucoup changé mon rapport à la consommation et à la nourriture ces dernières années (je n'achète presque que de la seconde main et je suis vegan), mais j'ai bien conscience que ça m'a pris du temps pour en arriver là et que je suis méga privilégiée à la base. Tout le monde n'a pas le luxe de pouvoir déconstruire ces choses là quand on doit d'abord lutter pour sa propre survie.

Ce matin je lisais cet article https://www.lemonde.fr/chaleur-humaine/ ... 25299.html qui parle des conditions climatiques dans de grandes villes (dont la mienne) en 2050, ça me déprime totalement. Il y est décrit des conditions qui rendent difficile le fait d'y habiter, et j'ai vraiment du mal à me projeter sur qui vivra là et quelles entreprises resteraient implantés là. Je sais qu'il y a déjà dans le monde où les conditions climatiques sont aussi élevées, mais je n'arrive pas à me projeter sur cet avenir là. Et plus prosaïquement, en quoi est ce pertinent de s'endetter 20 ans pour acheter un logement dans ces villes, pour être propriétaire dans un endroit où personne ne voudrait vivre, en tous cas pas moi ? J'ai l'impression que personne ne se pose ces questions autour de moi, mais en terme d'immobilier, 25 ans c'est super proche je trouve.

Je rebondis sur mon dernier message, car j'ai lu cet article qui m'a presque remonté le moral : https://theconversation.com/la-bretagne ... que-267482
Ca m'a fait du bien de me dire qu'il y a suffisamment de gens qui partagent mon inquiétude et mes interrogations pour en faire un article sur le bien-fondé de voir la Bretagne comme un refuge climatique, ce qui répond précisément à des questions que je me pose, mais qui ne sont absolument pas partagées dans mon entourage. Je me suis sentie moins seule, même si l'article n'est pas du tout optimiste. En plus ils n'évoquent même pas le risque de la montée du niveau des océans et des vents du nord glaciaux à cause du ralentissement du golfstream, ils sont tellement naïfs ! 

@Albert 
On partage les mêmes angoisses, j'ai aussi vu passer cet article :yawn:
Au cas où tu ne les connaîtrais pas déjà, je te conseille les vidéos faisant intervenir le biologiste Olivier Hamant.
Il a un point de vue passionnant sur les polycrises auxquelles vous devons/devrons faire face. Et il dit qu'il ne croit pas du tout à l'effondrement. Certes c'est son opinion personnelle, mais ça me fait du bien.
 

@Takitus merci je ne connaissais pas, et je suis toujours preneuse de différents avis sur le sujets pour tenter d'y voir plus clair !

Je suis dans la région en question, mais en plein centre, donc pas concernée par la montée des eaux (je dois être à 35 km de la mer et dans la partie la plus haute de la région). Mais pour la sécheresse, on l'a bien ressenti. Je me souviens justement de l'été 2022. J'étais enceinte, on voyait un incendie dans notre zone géographique réputée extrêmement pluvieuse, plein de restrictions d'eau, jusqu'à 42° alors qu'on a habituellement des êtes frais. J'ai décidé de ne pas avoir d'autres enfants à ce moment-là, j'avais mal de voir que même ici, on ressentait si fort les effets du changement climatique.