Après une grossesse idéale, et prolongée, je pense par une grosse part de psychologique (je ne me suis sentie prête à accueillir mon bébé qu’une fois le terme bien atteint, avant cela j’avais besoin d’encore profiter de la grossesse), notre petit loup est né le 21 juillet dernier. La naissance n’a pas été facile car le travail a dû être accéléré artificiellement, le rythme du bébé a été préoccupant du début à la fin, et mon accouchement s’est finalement déroulé tel que je ne le voulais pas mais j’en garde malgré tout un souvenir positif et sans regret. Je m’attendais à ce que l’accouchement soit le plus dur, ou le regret de ne pas pouvoir vivre un accouchement physiologique comme je m’y préparais énormément, et en fait ce sont les suites de couches qui ont été difficiles. Vraiment.
Tout ce sang que je mettais partout alors que je venais à peine de finir de me rincer après la douche. Je savais bien sûr qu’on saignait, mais pas à ce point, pas au point d’en mettre sur le lit malgré les protections +++.
L’impossibilité de me baisser pour nettoyer puisque j’avais le corps en vrac et que tout mouvement me faisait beaucoup souffrir et me demandait un temps fou (me lever, changer de position, on aurait dit que j’étais passée sous un camion et que mon corps avait besoin de rééducation), je me suis sentie extrêmement faible physiquement pendant plusieurs jours et j’ai eu peur de ne jamais retrouver la capacité de me mouvoir normalement. Une sage-femme à qui je demandais d’être rassurée ne m’a pas dit que ça allait revenir, mais m’a plus ou moins fait comprendre que je devrais vivre « pas comme avant », ce que je trouve affreux avec le recul car bien évidemment qu’à un moment j’ai pu remarcher normalement, pourquoi m’avoir fait peur au moment où je m’enfonçais tellement moralement ? Cette incapacité physique m’a miné le moral +++ et c’est vraiment ce qui a été le plus traumatisant pour moi car je n’y étais pas préparée. Du tout.
Puis la montée de lait a commencé et je ne savais pas quoi en faire tellement j’en foutais partout. Vêtements, serviettes, tout y passait (coucou la visite de belle-maman pile le jour de la montée de lait et du t-shirt que je voyais s’humidifier ++ face à elle alors que je venais de mettre des coussinets d’allaitement en espérant être tranquille ne serait-ce qu’une heure), sans parler de la douleur, le sentiment d’être démunie et pareil, que ça ne reviendrait jamais comme avant. Et puis l’incompréhension : tout le monde sait qu’on va avoir une montée de lait, mais pourquoi on ne nous y prépare pas concrètement pour nous apprendre à exprimer un peu de lait pour soulager quand le sein est trop plein ? Quelques astuces style le verre d’eau chaude aussi ? Ou au moins simplement nous dire en amont « vous verrez les 2/3 jours de montée de lait peuvent être un peu flippants mais ce n’est qu’une étape qui passe vite » ?
Et pour finir, la chute d’hormones. Purée ce que j’en ai chié, ce que j’ai flippé… Elle a commencé je dirais au retour à la maison après la première nuit difficile, mon bébé avait 3 jours. Je me rappelle l’immensité de mes sentiments autant joyeux (il est trop beau, je suis trop heureuse de l’avoir, etc) que des sentiments de détresse (c’est quoi ce bruit qu’il fait ? Pourquoi il pleure ? Que dois-je faire ? Ça y est je m’inquiéterai maintenant toute ma vie, ça y est on ne sera plus jamais tranquilles rien que tous les deux, nos soirées chill me manquent, les nuits de sommeil aussi, mon bébé me faisait peur quand il commençait à s’agiter car il m’était encore inconnu alors que j’avais pourtant eu le sentiment de le reconnaître et qu’il me reconnaissait lorsqu’il est né, somme tout un petit regret qu’il soit là alors que finalement, enceinte, il était là aussi en quelque sorte, je pouvais en profiter tout en continuant à ne m’occuper que de moi et dormir ! Etc etc etc). J’étais submergée par ce flot d’émotions et j’ai pleuré, beaucoup, de façon incontrôlable pendant 2 semaines, avec un pic le soir. J’avais peur que ça ne s’arrête pas, que ça se prolonge en dépression du post-partum, que ce soit trop lourd pour mon mari aussi de me voir comme ça, et je voulais donner autre chose à mon bébé qu’une maman en prise à ses émotions. C’est finalement passé pile 14 jours après la naissance de notre fils.
Un post-partum tellement intense et traumatisant autant physiquement que moralement ! Moi qui étais persuadée vouloir plusieurs enfants, il était évident pour moi dans les premières semaines que je n’en aurai jamais d’autre, c’était trop difficile comme période, comment on est censé s’en remettre ?
(Spoiler: l’envie du deuxième est déjà revenue

)
J’ai eu la chance de perdre tous mes kg de grossesse (21) très rapidement. En sortant de la maternité j’avais perdu 15 kg, le reste est parti très rapidement, merci la génétique et l’allaitement, je dirais. A l’heure actuelle il me reste un petit kg à perdre et surtout l’excès de peau ou de gras au niveau du ventre mais je trouve que cela se raffermit un peu.
Le seul gros désagrément que je garde de l’accouchement est la ou les fissures anales que je me traîne depuis et qui me font beaucoup souffrir au moment d’aller à la selle… Pour l’instant les différentes crèmes, les suppos ou autre homéopathie n’y font rien et j’avoue que ça commence à m’emmerder +++. Surtout face à la reprise du travail, les passages aux toilettes sont du coup assez longs (parfois jusqu’à 20 min) et je me vois pas le faire au travail…
Si vous avez des conseils ou témoignages…
De plus, on a essayé de reprendre les rapports samedi dernier et ce fut un échec. Pas de douleur au début de pénétration (je le redoutais à cause de ma cicatrice du 3e degré) mais plutôt vers le fond. Il n’a pas pu rentrer totalement. Crispation seulement ou autre problème, je ne sais pas… mais voilà encore une frustration du post-partum, l’impression de devoir tout reprendre à zéro, d’accumuler les difficultés alors qu’on a déjà tant donné, tant souffert, purée ce que c’est injuste et fatiguant !
On se fait une montagne de la grossesse et surtout de l’accouchement. Sans savoir, surtout quand c’est notre premier, que finalement le plus gros raz de marée viendra avec le post-partum, l’allaitement, les premières selles, la reprise des rapports, etc. Et même quand on s’estime informée, sensibilisée, préparée autant que possible comme je pensais l’être, en fait rien n’y fait. On se fait embarquer violemment quoi qu’il en soit.