@Fidl Nos ressentis ne sont pas antinomiques ! Mais pour moi qui suis vraiment pas à l'aise avec des ados c'est un point tellement rédhibitoire que ça m'enlève toute forme d'envie.
Je crois surtout qu'on est dans le même bateau, à la merci d'un système aliénant et avec une destruction de l'école bien en marche.

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Notre nouvelle ministre se targue d'avoir les capacités de diriger la maison parce qu'elle a été à l'école et qu'elle a eu des enfants. Apparemment elle a créé un truc autour des employés de maison à Singapour, c'est très parlant (oui je préfère en rire)

C'est quoi réunion de CP ?

@Magda Je crois que c'est parce qu'on est de l'intérieur qu'on est à même de vite capter qu'un collègue déconne.

Dans l'ensemble je suis persuadée que la très très très grande majorité des collègues fait très bien son travail avec parfois des loupés (moi la première) parce qu'on est humain MAIS je suis vraiment soulée par le fait qu'il ne se passe RIEN quand un collègue fait de la merde dans les grandes largeurs. Ça se résume à 4 collègues qui merdaient vraiment en 10 ans de carrière et plusieurs dizaines d'établissement donc c'est pas énorme mais ça fait suer. Je ne parle même pas de sanction forcément mais je ne sais pas d'aides mises en place pour aider le collègue à redresser la barre ou même d'une aide pour sortir du métier.

@Magda Même en bossant différemment on reste dans de l'éducation de masse, et le système est tel que l'école sous couvert d'égalité des chances est un terreau de reproduction sociale et de transmission des inégalités. C'est très dur d'y bosser en ayant cette conscience là et la volonté de ne pas être dans cette dynamique là même si l'effectif, les programmes, la structure même des apprentissages est un rouleau contre lequel la meilleure volonté du monde n'arrive pas à lutter. Mais je reste, parce qu'au niveau de la relation interindividuelle j'ai l'illusion de croire qu'on offre quand-même un cadre sécurisant et épanouissant aux élèves, que parfois on arrive à aider les plus fragiles, qu'on est aussi un socle sur lequel des enfants peuvent se poser et mieux grandir. Les fichiers, les croix, cela ne me choque pas.. et c'est peut-être cela qui est choquant d'ailleurs. Tout dépend de comment c'est utilisé, dans quel but, avec quel sens, quelle bienveillance, qu'elle différenciation. Mais avec 15 élèves par classe ce serait bien plus facile de réguler les comportements sans système, d'eduquer plus profondément, de faire manipuler etc...
Je vois la différence entre mes GS et mes CP et clairement le CP c'est une réelle perte de liberté, et d'autonomie, il y a beaucoup plus de frontal, beaucoup plus de collectif, chacun a son matériel donc moins d'initiatives au niveau de l'installation, moins de conscience du groupe, moins de manipulation, beaucoup plus de passivité et un grand écart flagrant entre ceux qui rament.. et ceux qui attendent (en faisant d'autres choses, des ateliers en autonomie etc mais quand même).
J'ai l'impression que pour faire la classe en laquelle je crois il faudrait que je bosse jour et nuit. D'ailleurs là je viens de me casser de chez moi parce que j'ai refusé de sortir vendredi, samedi, j'ai passé mon temps à bosser et mon mec m'a pris la tête. Et je trouve pas mieux à faire que de répondre sur l'école. Faut vraiment que je déconnecte parce que je vais exploser en plein vol.

@kaliémis Je trouve ton message tellement juste, et déculpabilisant aussi. Les méthodes que nous utilisons sont aussi des moyens de nous maintenir à flot et de faire notre boulot comme on peut. J’aimerais travailler sur les classes coopératives, autonomes, à projet, mais cela prend un temps fou que je n’ai pas, et je vois aussi que dans ce type d’enseignement d’autres choses qui me tiennent à cœur passent à la trappe. Alors oui, je mets des croix, des punitions, parfois même des heures de retenue. J’ai aussi des plans de classe. Je tente de ne jamais exclure mais ça m’est arrivé. Je me compare aussi beaucoup avec certain.e.s collègues, qui sont d’une douceur et d’un calme à toute épreuve, qui s’adressent avec une grande bienveillance à des élèves parfois odieux. J’enseigne avec ces valeurs mais je sais que dans mon tempérament et mon caractère, je ne peux pas tout moduler, mon naturel revient parfois au galop. Face à un élève pénible, je peux lui rentrer un peu dans le lard, mettre ma douceur de côté. Je regrette parfois après. Et finalement j’enseigne aussi avec mes moyens et les moyens qu’on me donne, j’y mets beaucoup de travail et de volonté mais accepter de faire avec qui je suis me permet de ne pas toujours tout chercher à contrôler. Je fonctionne cependant beaucoup à la culpabilité et je me sens parfois peu à la hauteur des missions qui m’incombent. Peut-être aussi que je manque de ressources, de formations, de modèles. Je me sens assez libre d’expérimenter dans le travail pur de ma discipline (dans le choix des œuvres, des activités que je propose, mes choix didactiques) mais beaucoup moins audacieuse dans la pédagogie et l’aspect vie et fonctionnement de la classe. Mais je suis par ailleurs super curieuse de savoir comment c’est possible de l’appliquer en français, ce serait une vraie demande au niveau des formations si jamais les formations académiques étaient à la hauteur

@Magda c'est clair qu'avec 15 mignons y'aurait moyen de proposer des trucs vraiment chouettes et de favoriser la bonne ambiance et les progrès.
Je suis désolée que la Bouille n'aime plus l'école c'est triste.

De mon côté j'ai reçu un mail d'un parent au sujet des devoirs

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@kaliémis

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@Esker oui j'ai fait ça, un mot aux parents en expliquant mes attendus et en essayant d'enlever toute pression. 15 minutes de lecture, 5 minutes à épeler des mots en étant aidés (modèle, parent etc..). J'ai eu aucun retour. Je verrai demain. J'ai tenté de faire ça avec ma fille, cacher les mots outils et me demander comment les écrire et elle en a fait 20 en 5 minutes, avec quelques erreurs mais bon ça allait quoi. Donc deux mots c'est à leur portée. J'ai dit aussi de juste lire la phrase travaillée en classe sans la copier à la maison.
Je suis pas une fan des devoirs à la maison, je me demande vraiment si j'aurais pas dû me limiter à de la lecture tous les soirs, en différenciant les supports éventuellement...

@kaliémis je suis, et le papa aussi, le même genre de parents que @OrangeStar. Et je pense que je n'aurais pas répondu à ton mail. Pour moi c'est un mail informatif ou de rappel qui n'attendrait pas de réponse de la part de la maîtresse.

@OrangeStar et @kaliémis 

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@OrangeStar J'ai vu la maman en question et sans rentrer dans les détails elle n'était pas du tout agressive ou dans 'e reproche ou ne semblait pas crouler. Elle voulait surtout des indications de méthode et où savoir mettre le curseur pour que les devoirs se passent mieux. 
Mais tu as raison, ils ont une fiche de lecture, même si j'ai bien dit en réunion c'est un support: on lit 15 minutes pas plus, j'imagine que beaucoup utilisent plus de temps (et d'autres enfants font tous seuls en 5 minutes. C'est beaucoup de syllabes, c'est lu et travaillé en classe avant). Je pense formuler autrement : "je lis ce que je peux de la fiche du "ch" en 15 minutes. 
J'ai demandé ce matin aux enfants qui trouvait les devoirs trop long : j'ai eu 5 doigts levés sur 24. J'ai demandé qui trouvait les devoirs faciles, 12 ont levé la main, qui trouvait moyen, j'en ai eu 5 (j'ai donc deux enfants qui se prononcent pas). J'ai demandé aussi si ça leur arrivait de pleurer au moment des devoirs et ils sont quand même 4 à avoir dit oui moi des fois. Ça me semble énorme. Ça me va pas du tout. Je leur ai demandé si c'est parce qu'il n'y arrivaient pas. Ils m'ont répondu : "c'est parce que maman elle crie". 
Alors moi je veux bien réduire les devoirs, envoyer des mails bienveillants pour dire de ne jamais dramatiser, de valoriser chaque réussite, que c'était normal que les enfants butent et se trompent, je ne peux pas contrôler le tempérament et l'impatience des parents non plus. Même si ils ont mon empathie, je n'aime vraiment pas faire les devoirs avec ma miss (qui en a un peu plus que ce que je donne). Elle est montée sur ressorts, elle me saute dessus, elle tourne entre chaque syllabe. 

Pour le mail, je les ai invités à me dire si ça se passait mal, si c'était trop dur pour leur enfant. Aucune réponse mais j'entame une série d'entretiens individuels donc ils se disent peut-être qu'ils vont en parler à ce moment. 

Mes élèves ont entre 5 ans et demie et 6 ans et demie. C'est donc absurde d'avoir des exigences ultra élevées. Il n'y a pas d'exercices, pas de conjugaison, pas de grammaire. Mais je ne me vois pas ne pas donner de lecture le soir. 
Je pense que je vais enlever la partie plus orthographique et reprendre en janvier, je vais voir ce que donnent les entretiens et différencier peut-être si ils sont peu nombreux à galérer. 

Édit : en tous cas je suis soulagée de la tournure de l'entretien, j'avais peur que ce soit vraiment plus dur pour cette enfant mais il fallait juste aiguiller un peu et donner des techniques pour que ce soit plus ludique. Et déculpabiliser si seulement la moitié était faite.
 

@OrangeStar non mais je me suis pas sentie attaquée, et c'est bien en plus d'avoir un autre point de vue, des fois décaler le regard permet aussi de comprendre.
Que les parents s'énervent je comprends, j'ai toujours détesté faire les devoirs avec mes enfants alors que j'ai une patience quand même importante pour ceux des autres !
Je pense que les devoirs c'est quand même un lien entre 4 choses : l'enfant, le parent, le contenu des devoirs, les attendus de la maîtresse. Et moi je peux agir je pense sur les deux derniers éléments, et un peu sur l'enfant (en lui donnant des méthodes, de la confiance, des compétences en classe) et quasi pas sur les parents, sauf quand en entretien ils sont réceptifs et demandeurs de conseils ou d'outils.
Et me remettre en cause, je le fais tout le temps. J'ai eu l'air de me défendre mais c'est plus un dialogue dans ma tête lol contre mes propres démons : j'en donne trop, oui mais non, c'est trop dur oui mais non mais oui quand même. Je mets les enfants en difficulté mais en fait pas tant que ça mais si quand même !

Et pour PetitHulk

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@kaliémis on est d'accord que c'est insupportable les enfants qui bougent tout le temps pendant les vacances ! pfff ma fille fait pareil je n'en peux plus. 
Mais ce qui est plus chiant c'est que je faisais pareil.... 

Pendant les devoirs non plutôt @Pouflinette ou j'ai loupé un épisode ?
Bon j'ai les RV de parents en ce moment et ça va, les enfants sont happy et les devoirs pour l'instant se passent bien pour ceux que j'ai vus. Et ils se sentent bien dans la classe. Les parents sont très réceptifs et vraiment sympas. J'ai vraiment de la chance !

@kaliémis bien évidement pendant les devoirs. Je crois que j'ai besoin de vacances !

Cool pour les rdv

@kaliémis tout pareil !!

Coucou les belettes profs !

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@Magda Tu n'as pas du tout été blessante, j'essayais de mon côté de débrouiller cette histoire de posture qui me questionne souvent. Je me rends compte que finalement cela correspond aussi à un ethos de prof que nous nous forgeons avec les années, le tout est de savoir l'ajuster s'il ne nous convient plus. 
En ce qui concerne la prof de ta fille, je suis vraiment désolée de savoir que cela la dégoûte de l'école, les méthodes de la maîtresse semblent assez extrêmes vu ce que tu dis de la situation. 

Je suis plutôt contente de cette première période, j'ai lancé quelques projets avec des classes (dont un sur le photojournalisme avec une intervenante extérieure qui a l'air super) et proposé à l'équipe de lettres de demander une demi-journée pour que l'une de nos collègues nous forme en pratique théâtrale. Je trouve qu'être dans le même établissement que l'an dernier change tout à cette rentrée.