Team je n'ai pas d'ambition non plus.

Bon en ce moment c'est particulier car ça se passe assez mal dans mon travail

mais même quand j'étais très contente de mon taf j'étais bien là où j'étais et aucune envie d'en faire plus. Mon asso a la particularité d'avoir une organisation horizontale, je peux tout au plus changer de thématique, mais je ne monterai pas en grade et ça me va très bien de garder le même niveau de responsabilité et de changer de sujets si un jour j'en ai marre. J'ai pas envie de m'ennuyer 7h/jour au boulot et d'avoir l'impression d'avoir fait le tour du sujet, je veux conserver le même intérêt et la même curiosité, mais ça s'arrête là.
De ce côté là je ne subis pas trop de pression de collègues très ambitieux, on a à peu près tous le même âge et personne n'a de grosses envies de carrière. Tout le monde essaie de prendre ses congés au fur et au mesure, à 17h30 je suis souvent toute seule (mais c'est aussi parce que j'ai tendance à glander dans la journée, par exemple en ce moment

), plusieurs prennent des congés sans solde de 2 à 3 mois par an, et près de la moitié ont un temps partiel parce que ça leur va bien et qu'ils ont d’autres projets à côté (et ils ont moins de 30 ans et ont déjà envie de se consacrer à d'autres trucs sans attendre la retraite).
Je suis venue à ce travail après moultes déceptions pros, je voulais y trouver du sens, des valeurs etc. Alors sur le papier c'est vrai, mais si on est un peu honnête, il faut aussi admettre qu'il y a quand même de quoi se décourager parfois : on doit rentrer dans les cases administratives d'une société capitaliste malgré tout, valoriser des chiffres, adapter la réalité de nos actions à des appels à projet un peu débiles, on fait beaucoup beaucoup de paperasse et on passe à peu près autant de temps à justifier qu'on travaille qu'à travailler réellement, on fait aussi beaucoup de choses qui tombent à l'eau, on a des moyens très limités pour mener des projets d'envergure etc. Donc c'est jamais vraiment parfait, et faire 35h et ne pas tout miser sur ce travail, cela reste le meilleur moyen selon moi pour ne pas avoir envie de jeter l'éponge au bout de 3 mois.
J'ai des collègues très philosophes aussi qui m'ont un jour dit que nos postes devaient rester transmissibles : c'est-à-dire qu'on reste de moins en moins longtemps à un poste, que le turn over est très important (on reste en moyenne 2 ans et demi à nos postes), et que le but c'est aussi de faire en sorte que le prochain puisse récupérer nos missions sans que ce soit ingérable. Notre travail c'est aussi de rendre notre poste vivable, épanouissant, agréable, qu'il donne envie. La personne qui arrivera après nous aura peut-être des contraintes familiales, de santé, des compétences un peu différentes des nôtres, et c'est important de l'avoir en tête pour ne pas mettre en péril la structure (on est une petite asso, donc s'il y a une fragilité sur un poste, qu'on arrive pas à recruter, que la personne ait du mal à s'approprier le poste, ça peut très vite être le bazar). Moi ça m'aide beaucoup à relativiser tout ça et à me dire que si mon boulot est nul et que j'y suis mal, il faut avant tout faire en sorte que je m'y sente mieux, pour moi, pour le suivant, pour mes collègues.
Du coup ma seule ambition c'est ça, que mon poste me fasse envie et fasse potentiellement envie à quelqu'un d'autre, et qu'il reste vivable.
Par contre sans chercher à être pote avec mes collègues, je suis contente d'avoir majoritairement des collègues sympas. C'est plus agréable de passer ses journées avec des gens qu'on apprécie, d'avoir du soutien, de pas bosser seul dans son coin (enfin moi c'est ce que j'aime, sinon mon travail perd une grande partie de son intérêt).