Par rapport aux stéréotypes de genre, avec les enfants, il y a eu des périodes très différentes et parfois pa simple.
La maternelle a été une période assez compliquée avec ma fille. Elle subissait beaucoup de pression de la part de certaines filles qui la rejetait si elle ne portait pas de robes (avec le recul, j’ai minimisé cette pression qui était un véritable harcèlement scolaire et a très probablement dû contribuer à ce qu’elle retourne dans des schémas de harcèlement par la suite). Ça s’est détendu en primaire où elle a pu davantage porter les vêtements de son choix.
En grande section, mon fils s’était choisi des van’s Snoopy roses qu’il n’a presque pas porté à l’école à cause de moqueries la part de filles.
Aujourd’hui, à 15 et 12 ans, ils piochent assez volontiers dans leurs armoires respectives. Mon fils m’a piqué tout l’hiver mes chaussettes à paillettes ou léopard. Il a récupéré les pantalons Jennifer de sa sœur, qui ont une coupe « masculine » et n’en a rien à faire que ce soit écrit Jennifer sur l’étiquette visible à l’arrière. Il se laisse pousser les cheveux mais c’est un truc assez classique chez les ados garçons je crois ( même si je ne le constate pas trop où je bosse à vrai dire). Il a 2/3 bracelets, fabriqués par des copines, en permanence autour du poignet. Sa sœur lui pique ses sweats et ses t-shirts.
Moi, j’ai un style assez peu genré par goût (de matières naturelles, de tissus au tombé une peu lourd, de couleurs sombres la plupart du temps), par confort et praticité et par interdit et opposition à la fois vis à vis de la mère. En effet, elle est dans le rejet du trop féminin qu’elle juge vulgaire mais dans une revendication d’un bon goût « chic » ( lire « coincé ») dont elle détiendrait le monopole. Ça passe aussi par un contrôle du corps, de l’alimentation, une grossophobie intériorisée. J’aurai pu tomber justement dans l’hyperféminité par opposition avec talons et décolleté mais après avoir cherché à rentrer dans certaines normes féminines pour plaire sans déplaire à ma mère, je me suis dégagée de tout ce que le vêtement peut avoir de contraignant en mon sens. Je ne me maquille que rarement (elle ne sort jamais non maquillée même si ça ne se voit pas) comme
@Krinekrine, je me coupe les cheveux courts et seule (j’ai toujours vue ma mère passer des heures à se faire des brushings et je m’ennuyais petite à l’attendre chez le coiffeur), je suis allergique aux limes à ongles, rien que leur bruit me crispe (vous en devinerez la raison). J’ai passé une étape dans mon émancipation en me faisant tatouer récemment et ajoutant quelques trous dans mes oreilles.
En écrivant, je me dis que c’est sacrément compliqué le rapport au corps, à l’image, au genre, au vêtement. Entre la société, les valeurs familiales et l’éducation, les remarques des mères et des pères, les conjoints ( mon ex qui avait banni certains vêtements de ma garde robe qui faisaient lesbienne selon lui) et notre identité, c’est pas forcément simple d’arriver à être détendu sur la question. Avec soi-même pour commencer et avec nos enfants ensuite.
Ça ferait beaucoup de trucs à aborder avec ma psy mais j’ai assez de choses à traiter avant :icon_rolleyes: